« A ban nigga, that’s that shit I don’t like. » La semaine dernière, après avoir essuyé une première interdiction de jouer à Hammond, près de Chicago, Chief Keef a entamé un petit jeu du chat et de la souris avec les autorités, craintives des troubles à l’ordre public liés à son personnage. Il annonça au dernier moment une performance surprise, toujours à Hammond mais cette fois-ci sur la scène du Craze Festival, avec une particularité : lui-même posé à Beverly Hills, il performerait via un hologramme. Le but du concert était de récolter des fonds pour les familles de deux jeunes récemment tués par balle, et plus globalement s’unir contre les violences à l’encontre de la jeunesse afro-américaine.
Ce but louable n’a pas empêché la police de l’Indiana de mettre un terme au concert quelques minutes après son début. Forcément, entre une cohorte d’agents de sécurité et un Chief Keef en projection 3D, l’affrontement fut vite plié. Lumières éteintes brusquement et public laissé dans l’incompréhension, un beau bordel justifié comme ceci par le maire de Hammond : « Je ne sais rien de Chief Keef. Tout ce que j’ai entendu, c’est qu’il a fait beaucoup de chansons à propos des gangs et des armes à feu. Ce n’est pas qu’on est anti-rap. » Voilà voilà.
Et si tu es tenté, toi aussi, un peu honteusement, de reconnaître un lien entre violences urbaines et contenu explicite des lyrics de rap, nous t’invitons à relire notre papier à propos du (non)rôle du rap dans l’éducation des jeunes générations.