« Love is a motherfucker ». Comme il l’annonce avec subtilité dans l’intro de Last Train To Paris, les histoires d’amour de (P.) Diddy se terminent plus souvent en fusillade qu’en mariage heureux. Sauf qu’à 41 balais, le producteur / rappeur / entertainer le plus célèbre de la côte Est s’est posé avec Ciara, tourne des vidéos risibles en compagnie de De Niro et apprend l’art du swag walk à… Justin Bieber. Pas vraiment scar-la tout ça. Cela l’empêche-t-il de sortir de bons albums ? Le Centre Pompidou en cover ne suffira pas à me corrompre.
Last Train to Paris, 5e LP de Sean Combs, a été réalisé aux côtés du binôme féminin Dawn Richards (ex Danity Kane) / Kalenna Harper. La composition de ce Dirty Money crew en dit long sur l’orientation hip-pop adoptée par Puffy, dans la lignée de Press Play. Le concept ? L’alter ego de Diddy à la poursuite de la femme de ses rêves entre Londres et Paris. Il n’est plus trop question de drogues, d’argent sale et de putes. Une positive attitude en lien avec Noël. Emouvant.
Diddy décrit cet album comme un mélange « d’électro, de hip-hop, de soul et de funk ». Sur SurlMag, on a trouvé plus simple comme qualificatif : mainstream. Attention, ce n’est pas forcément un péjoratif. L’album est rempli de bons sons, à commencer par du banger à la Swizz Beatz, « Ass on the floor », ou à la Danja. Petit bémol le concernant : malgré l’excellent et déjà célèbre « Hello Good Morning », ses tentatives électro sur « Hate me now » et « Yeah yeah you would » s’avèrent trop brouillonnes à mon goût. Des morceaux qui ne cannibalisent pas complètement une majorité de tracks plus posés. Exemple, le superbe single « I’m coming Home » accompagné de la géniale Skylar Grey. On peut aussi penser à « Your Love » et son refrain taillé pour bouffer la bande FM.
On peut reprocher à Diddy de perdre en crédibilité en invitant toute sa famille. S’il voulait faire un véritable album intimiste, axé sur l’émotion, il n’était pas obligé d’inviter la Terre entière. Lil Wayne n’apporte pas grand chose sur les 2 sons auquel il participe. La présence de T.I. était dispensable, pas moins que celle de Drake sur « Loving you no more ». D’ailleurs, que ça soit sur ce morceau ou sur le reste, le duo Richards / Harper apporte une indispensable harmonie à l’ensemble, leur voix étant plus qu’agréables à écouter. Reste l’indispensable Justin Timberlake, qui transpire de talent sur « Shades ». Un truc rafraîchissant : loin des Kanye, Drake and Co, Diddy conserve cette capacité à ne pas verser dans la complainte, à rester un minimum fun même lorsqu’il joue au mec sérieux. On le pardonne d’avoir voulu jouer son Yeezy en invitant Anna Wintour, Marc Jacobs, Tommy Hilfiger et consorts à participer à ce projet…
En clair, Last train to Paris, c’est de la soupe qui a plutôt bon goût. Il manque juste un peu de croûtons pour donner du relief à l’ensemble. A écouter pépère dans l’Eurostar, c’est déjà pas mal.
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