James Blake nous avait ébloui avec son album éponyme et des chansons tels que Wilhelm Scream ou Limit To Your Love étaient restées graver dans ma mémoire tellement elles dégageaient une sorte de tranquillité mélancolique. Souvent catalogué comme du dubstep, le british allait bien plus loin. Son dernier EP Enough Thunder va nous prouver si Blake est vraiment un génie. Ou un simple gars doué.
L’auteur de Lindisfarne a cette fois-ci mis l’accent sur sa voix, au détriment des productions musicales. Il a également délaissé « son » dubstep pour un style plus casual. Fini les effets sur sa voix qui nous faisait tant kiffer, ces petits beats électros si soyeux qui nous faisait voyager : on passe à un album plus classique avec sa voix bien singulière et profonde.
Dans cette galette, on dirait que l’anglais a épuré son style : il a essayé de faire quelque chose de plus propre, qui n’aurait pas pu apparaître sur son premier album presque expérimental.
Il ouvre le ballet sur un « Once We All Agree » bien sombre avec une voix puissante, quelques petits loops bien placés. Mais malheureusement, on retrouve pas cette touche si novatrice. Le son est bon, bien travaillé, la voix est belle. Mais il manque quelque chose. Même sur « Fall Creek Boys Choir » avec Bon Iver, le son est excellent mais n’est rien de plus qu’un bon feat James Blake/Justin Vernom. Rien d’étonnant quoi. Et ça s’entend.
Les deux morceaux s’ouvrant sur un morceau de piano, « A Case of You » et « Enough Thunder », Blake se concentre presque qu’uniquement sur sa voix. Et ces beats dubstep tellement divins ont disparu. Alors forcément, ce nouveau style va plaire à beaucoup de monde et les fans de l’anglais ne seront pas tous déçus mais quand même.
Peut-être le jugement est dur, sachant que l’album est quand même de (très) bonne qualité mais James Blake est capable de bien plus. Sa première galette était un bijou, quelque chose de frais dans ce monde ultra-agressif et répétitif du dusbtep. Il avait apporté une touche de subtilité aux Skrillex ou Skream. Ce dubstep que Blake a défini si précisément apporte au londonien un plus infini. Pitchfork a tout dit : « James Blake a besoin du dusbtep autant que le dubstep a besoin de lui ». Ça, c’est fait.