Lil Wayne est un artiste très productif comme l’indique le documentaire sorti en 2009 The Carter Documentary. Néanmoins avec Weezy, il faut savoir faire le tri. En effet tout n’est pas bon dans sa discographie. Son uppercut précédent, Tha Carter III, m’avait séduit par ses productions et son ambiance globale. Mais depuis quelques temps Dwayne Carter a tendance à se laisser emporter par le côté commercial de la musique. Certes c’était déjà un peu le cas avant mais dans une moindre mesure. Désormais leader de son collectif Young Money, Lil Wayne empile les tubes et les collaborations en carton. Son entourage se limite à des artistes, pas tous talentueux, qui pourtant squattent le top des charts. En tête de liste : Drake, Nicki Minaj, T-Pain et j’en passe des meilleurs. Dans ce contexte il était prévisible d’imaginer ce que serait Tha Carter IV: un album vide. Une compilation de titres tous plus mauvais les uns que les autres. Le pire dans tout ça? Ce LP se vend comme des petits pains, en passe d’atteindre a millie.
Par où commencer ? Il y a tellement de titres qui n’ont rien à faire sur cet album. J’ai surtout été choqué par les productions qui dans l’ensemble sont bâclées et peu soignées. Weezy rappe sur une musique totalement digitalisée et dénuée de sens. On en vient à se demander ou sont les instruments de musique tels le piano, le violon, etc. Ok je l’accorde il y a de la guitare sur « How To Love« , titre destiné aux pré pubères qui rappel fortement du mauvais Chris Brown. On a même le droit à certains morceaux sauce Dirty South (c’est la mode en ce moment) comme « John » – pour jouer au jeu des 7 erreurs avec « I’m Not a Star » de Rozay – ou « Megaman« . Totalement inefficace en somme. Le titre « How To Hate » est juste incompréhensible. Comment peut-on avoir l’idée d’en faire un single? Les fans me diront que j’y vais fort, mais objectivement parlant, cet album ne vaut pas grand chose. A noter aussi la piteuse prestation de Bruno Mars dans l’édition deluxe sur « Mirror« . Cet album représente actuellement tout ce qui est en train de tuer la musique à petit feu : le business au dépend du reste.
Je ne vais pas énumérer toutes les mauvaises chansons, ça serait trop long et peu intéressant. Parlons des points positifs du LP. Le concept de l’intro/interlude/outro avec le même beat c’est sympa mais un peu facile tout de même. Néanmoins la production est très lourde et assez plaisante. Et puis cela nous permet de retrouver les meilleurs featurings de l’album: Nas, Tech N9ne , Bun B et Busta Rhymes. Le morceau « She Will » est également bien réussi avec un bon couplet signé Drake. Quoi d’autre? « President Carter » et « Nightmares Of The Bottom » sont les derniers titres écoutables du LP. Et puis c’est tout. C’est peu, trop peu pour un artiste qui se prétend Best Rapper Alive et qui se permet de clasher Jay-Z sur « It’s Good« . Pour disser les autres, il faut avoir quelque chose à défendre. Lil Wayne lui n’a cette fois rien à protéger artistiquement, son Carter IV représente le néant musical.
Successivement, Wayne est passé du statut de rapstar intouchable à celle de pseudo « rockstar » – enfin c’était l’objectif de Rebirth –, pour maintenant concurrencer Lady Gaga sur le terrain des popstar. Popstar, souvent la dernière étape avant le coma musical, mais espérons qu’on se trompe.