Il nous a fallu plusieurs jours pour digérer cette nouvelle livraison du hipster de Pittsburgh. Une intro féminine en français qui ne veut rien dire pour faire classe (« Love Me as I Have Loved You »), ça ne suffit pas à acheter notre verdict. Mais n’en déplaise aux puristes qui détestent le MC de toute leur chair, ce Macadelic n’a rien de mauvais.
Déjà, Mac Milly a tout compris en s’offrant le plaisir de rapper sur une prod du génie Clams Casino, « Angels ». Clairement, c’est le premier invité qui m’a sauté aux yeux et m’a même étonné de sa présence. Son flow n’atteint pas la symbiose d’un verset de Lil B ou A$AP Rocky sur ce beat de Clammy Clams, mais c’est déjà une preuve de bon goût. Ensuite ok, il se fait bouffer par Kendrick Lamar sur le touchant « Fight The Feeling », mais c’est pas comme si c’était le seul. D’accord, Cam’Ron et Juicy J sont nettement plus charismatiques sur « Ignorant » et le « Lucky As Bitch » de Lex Luger, mais n’oublions pas que Mac Miller est beaucoup moins expérimenté. Puis il se défend bien sur ces deux sons. Enfin, on pourrait presque admettre que le mauvais « The Question », malgré quelques rimes assez profondes, est à mettre sur le dos d’un Lil Wayne qui, décidément, n’a pas posé sur un track de qualité depuis … euh … trop longtemps. Toutefois, excepté le dernier, tous les sons cités ci-dessus s’écoutent avec plaisir, on ne va donc pas le bouder. C’est aussi parce que Mac Miller parvient à s’adapter à chaque ambiance et, sans être le meilleur, réussi au final à ne jamais paraître ridicule.
En solo, oui il y en a quelques uns sans featuring, Mac Miller parvient aussi à faire preuve d’efficacité, que ça soit sur « Desperado » ou « Loud ». Rapper vite ce n’est pas forcément bien rapper, mais j’accroche sur son style sans vraiment tiquer. Miller adoucit d’ailleurs le tempo à quelques reprises, comme le posé « The Mourning After » et son refrain pas très bien chanté, ainsi que le planant « Clarity ».
Honnêtement, j’ai beaucoup plus apprécié cette cassette que l’ennuyeux Blue Slide Park. Plus mature même si plus éparpillé, Macadelic nous assure d’un fait : Mac Miller passe à l’âge adulte et ne compte pas jouer à l’ado turbulent toute sa carrière. Ouf.