Voici plusieurs mois que les fans de hip hop attendaient cela, le retour en solo de Nas. C’est chose faite avec la sortie de son dixième album studio, Life is Good, prévu le 16 Juillet, deux ans après le worldwide Distant Relatives (avec Damian Marley) et quatre ans après Untitled. Le label Def Jam France nous a gentiment invités à écouter l’album en entier et en exclusivité.
Le rappeur du Queens nous avait déjà mis l’eau à la bouche l’automne dernier avec l’arrivée du très bon « Nasty », présent sur la version deluxe. Il y a trois mois, Nasir Jones rebalançait un autre tube, « The Don », qui figure bien sur l’opus. Ce titre, produit par son fidèle Salaam Remi, est d’ailleurs l’une des boucheries de ce très beau projet. Ce n’est pas le seul titre qui avait été leaké, puisqu’on a pu retrouver « Daughters » ou encore « Another Black Girl Lost » dans la tracklist. Et puis, le dernier morceau en date, aperçu sur les reseaux sociaux du principal intéressé, était « Accident Murderers » avec l’infatigable et omniprésent Rick Ross. Voici pour les titres déjà connus du public, ce qui représentait au final un bon tiers de l’album.
Place maintenant au reste, et Life is Good regorge de quelques perles. A commencer par la collaboration avec Mary J. Blige, sur « Reach Out », qui devrait en faire bouger plus d’un, produit par Salaam Remi et… Rodney Jerkins, dont on reconnait la touche clubbing. Autre moment de satisfaction, celui avec une autre chanteuse présente, la très regrettée Amy Winehouse qui pose magnifiquement sa voix sur « Cherry Wine ». Cependant, tout est loin d’être parfait dans ce recueil, notamment la ballade avec Anthony Hamilton – « World’s an Addiction » – ou encore la nouvelle prod de Swizz Beatz – « Summer on Smash » – sur laquelle le (pourtant) très talentueux Miguel tente de se faire une place. Coté guest, j’ai oublié le senior Large Professor et la junior Victoria Monet, mais leurs titres ne resteront pas les annales.
Pour un album de Nas, on s’attendait surement à plus d’invités prestigieux tant on est habitué à voir les noms se multiplier sur les autres albums de rap. Mais le néo-don a laissé la place à son flow inégalable de se développer, à de belles mélodies et à du beat lourd, et on ne va pas s’en plaindre. Un opus qui fera plaisir aux anciens puristes mais qui ne fera probablement pas rêver les jeunes fanatiques de ce qui se fait aujourd’hui. Le prince de New York nous dit juste que malgré tout, life is good, même si sa meuf lui a fait une Ted Mosby en partant et en ne laissant derrière elle que sa robe de mariage – d’où la pochette de l’album. Pas forcément classique, mais un bon album : un de plus pour Nas.
Merci à Guillaume Bat !