Rien de plus frustrant que d’écouter des morceaux qui tombent aux compte-gouttes avant la sortie d’un album. Un premier track « Fireflies » qui laissait entrevoir un super nouvel album, puis « Berlin Lovers », puis il fallait attendre patiemment pour la sortie de Strange Pleasures, deuxième album de Still Corners, toujours sur le label Sub Pop (Beach House, Blouse, Niki & the Dove, Memoryhouse …).
J’avais découvert les londoniens en 2011 avec la sortie de leur premier album Creature of an Hour, qui a su trouver succès et reconnaissance. Bercée par le fabuleux « Cuckoo », et emportée par « Into the Trees », la voix de Tessa Murray, et les compositions de Greg Hughes me manquaient terriblement. Ils ne se sont pas arrêtés à cette première réussite, et revienne deux ans plus tard avec cet opus.
Creature of an Hour, album plutôt sombre, rêverie oppressante nous emportait dans un univers de dream pop obscure confronté à la fragilité de Tessa Murray. A l’inverse, Strange Pleasure laisse passer beaucoup plus de lumière. Leur single « Fireflies » nous emmène au coeur d’une rêve dans lequel « everyone wants to dance with the fireflies ». Still Corners conserve cependant son atmosphère planante et on retrouve la douceur de sa musique grâce à la voix de Tessa Murray. Rêverie et fuite sont de mises, avec le premier track « The Trip » qui mélange synthé, guitare acoustique, et riff addictif, suivi de « Beginning To Blue » au beat aussi enivrant que séducteur. Les deux premiers morceaux montrent bien la différence par rapport à Creature of an Hour : moins de shoegaze et une pop 80s. « I can’t sleep », « All I know », et « Going Back To Strange » nous plongent dans une douce quiétude alors que le superbe «Fireflies » brille et nous submerge. « Berlin Lovers » est dans la même lignée avec synthé et pop eighties. Reverb et batterie s’unissent parfaitement autour du chant vaporeux de Tessa, et l’album se termine sur « Strange Pleasure » et nous laisse dans nos rêves flous et brumeux.
L’album, enfin disponible, se classe pour l’instant parmi mes bijoux de 2013, 12 tracks à écouter les yeux fermés, casque sur les oreilles et volume à fond, le voyage est assuré.