Theophilus London. Drôle de nom pour un MC. Certains d’entre vous n’en n’ont peut-être jamais entendu parler. Et bien laissez-moi vous dire : time is now. En effet, mardi 19 juillet sortait son second album – le premier étant passé totalement inaperçu en 2009 – Timez are Weird These Days, sous le label Reprise Records. Composé de 11 tracks, c’est un album relativement court, mais très personnel. La preuve, je remarque en tout et pour tout deux featurings : Holly Miranda et Sara Quin. Pas vraiment mainstream tout ça. Peu importe, cet album apporte de la fraîcheur dans la planète musique. Theophilus London compose une musique hybride qui ne laisse pas indifférent. Pop, rock, rap, funk, le jeune MC de 22 ans combine ces différents genres musicaux pour créer son propre univers. La tenue vestimentaire du rappeur sur la pochette de l’album n’est qu’un avant-goût de ce mélange de style : feutre, costume, lunettes de soleil rétro, petite chemise, ceinture couleur or, chaînes bling bling et bottines.
Le décor est désormais planté. Pour les plus curieux vous aviez pu découvrir Theophilus London via son EP Lovers Holiday. On y retrouve trois titres présents sur l’album : « Wine and Chocolates », « Girls Girls $ » et l’excellent « Why Even Try ». Ce morceau est tellement puissant, avec une basse incroyable, un rythme entrainant, et un refrain qui reste gravé en tête grâce à la très bonne performance de Sara Quin.
Le premier titre de cet album s’intitule « Last Name London », une présentation du personnage avec des lyrics frappants : Last night, evil stole my heart but somehow the feeling resurrected me/So don’t stop now keep testing me/And you can talk your shit but have a check for me/And if your whole team feel I don’t deserve to be in hip hop/Tell them they can get off my Herbie Hancock. Theophilus annonce la couleur d’entrée. Et chez SURL on aime cette couleur, celle d’un artiste ambitieux, créatif et qui sait faire de la musique. Le morceau « All Around the World » confirme cette impression. C’est pour moi un des meilleurs titres de l’album. Comme le dit si bien Theophilus lors du refrain : « We are back to make the music of 1964 ». Une guitare incroyable, une ambiance cow-boy/western du 21ème siècle, tout juste incroyable. Le flow de l’Américain colle bien avec les instrus, comme sur « One Last Time » et son refrain chanté. Une chanson qui se veut nostalgique mais paradoxalement on y entend un rythme énergique. « Lighthouse » dévoile une nouvelle facette de l’artiste qui se prend au jeu et se transforme en pop/rockeur rétro-futuriste. Un bon petit morceau pour bouger tranquillement avec une utilisation de la guitare très rock n roll. C’est vraiment plaisant. Mais ce n’est pas fini. La dernière chanson, apothéose de l’album, est tout simplement géniale. « I Stand Alone », une ballade estivale, un voyage entre le passé et le futur. Refrain chanté, rap sur les couplets, un mix de genre plutôt inattendu mais réussi.
Le mot de la fin sur cet album, c’est qu’il faut vraiment l’écouter ! De très bons titres, et finalement peu de déchet. A seulement 22 ans, Theophilus London réussit une prouesse artistique impressionnante : épouser plusieurs styles musicaux à sa manière. Un LP qui tombe au très bon moment, on n’avait pas trop d’albums pour l’été 2011. Cette époque est révolue. Le MC ira loin, c’est sûr.