The Toxic Avenger, c’est un peu notre Aliadière national : un éternel espoir de l’électro française, là au bon et moment et au bon endroit. Un talent fou, des démos excellentes par là, des remixes ravageurs par-ci mais aucun véritable album pour juger l’artiste au pseudonyme de navet légendaire. 2011 est soi-disant l’année de la consécration pour Simon Delacroix avec la sortie (enfin !) de son album Angst, le 16 mai.
On voit que pour son premier album, le DJ français a voulu faire les choses en grand avec près de 17 titres dont de multiples collaborations avec SomethingALAmode, Lexicon ou Heidi Cannon. Un mélange des genres pour plaire au plus grand nombre.
Dès l’Intro, The TA nous plonge dans un monde assez sombre grâce à des beats qui montent peu à peu en puissance. « ANGST ONE » (avec SomethingALAmode) rentre dans le même profil que l’Intro mais en encore plus glacial et imposant : la techno brute et les vocaux sont maîtrisés à merveille par Simon Delacroix et nous propulsent toute sa puissance dans la gueule. Le clip, réalisé par le collectif Kourtrajmé, ajoute à ce titre une dimension supplémentaire. D’ailleurs, on compte quatre ANGST dans cette galette et tous sont excellents, mention spéciale à « ANGST THREE » qui est, sans aucun doute, la plus aboutie de toutes. Le style est donné par ces quatre titres surpuissants, bien physiques et presque sexuels mais ne suffisent pas…
Là où le bât blesse un peu, c’est que The Toxic Avenger a voulu presque trop bien faire et varier les genres. Il a essayé une électro bien plus « pop » avec la voix sensuelle d’Annie dans « Alien Summer » ou « Never Stop » avec Robert Bruce, et le résultat est décevant, le DJ rentrant dans un style beaucoup plus ordinaire qui n’est pas le sien. De même pour « C.O.L.D » avec son groupe BonjourAfrique où le son ne produit rien de spécial.
L’album est au final en demi-teinte et presque rageant parce que quand on écoute « 3/2/1 » ou « NU 1553 » reprenant le sample de Damon Albarn, on voit que dès que le français au piercing buccal reste dans son univers, il défonce tout, en témoigne les ANGST. Simon Delacroix arrive à faire une techno bien bourrin, presque agressive, mais mélodieuse malgré tout dans cet univers un peu dark : c’est là où l’artiste excelle, comme dans « I’m your Stalker » où le DJ pose des beats bien dégueus sur la voix puissante de Lexicon.
Angst n’arrive pas à me faire penser que le DJ est encore dans la même cour que des Yuksek, Vitalic ou Kavinsky, malgré un bon premier album. Alors oui, peut-être suis-je dur sur cet album, qui est vraiment loin d’être mauvais, mais le parisien n’a complètement réussi à satisfaire mes (petites) exigences. Rien ne dit qu’il ne satisfera pas les vôtres !