Clammy Clams, 24 ans, s’impose déjà au rang de beatmaker visionnaire. Alchimiste d’ une ambiance que je qualifierai d’hypnotique et insaisissable, du jamais entendu dans le hip-hop. Ce type joue avec des synthés, des percussions déroutantes et des samples de chanteuses aussi évasives que sa musique. Une maestria sonore, affranchie de toutes règles mais pourtant limpide, jamais brouillonne. Une véritable maîtrise subversive. Ouais cette phrase ressemble beaucoup à de la clmasturbation intellectuelle, mais la musique de Clams Casino me rend philosophe en écoutant Lil B, c’est dire.
Le meilleur atout du Based Cod cultive à mes yeux un sacré paradoxe. Comme de la coke, ses sons se consomment mieux purs, délestés de la voix des rappeurs qui posent dessus et alourdissent l’ensemble. Alors que la majorité des producteurs cherchent à sublimer les textes des MCs, je préfère écouter les instrus de C.C. lorsqu’elles évoluent librement. En même temps, entre Soulja Boy et le silence, j’ai choisi mon camp. Ou peut-être parce que ses créations sonores dépassent le cadre des « genres » musicaux. Quoiqu’il en soit, du splendide « Motivation » au magnifique « Cold War », vous allez planer, la tête dans les nuages. Air France music.
Si vous êtes dans le même cas que moi, vous allez aduler la mixtape instrumentale qui circule plus ou moins officiellement sur Internet. La bande-son d’un rêve…