Aficionados des victoires de la zik catégorie « musiques urbaines » (hypocrisie, bonjour), du Hip Hop mélodique bien pensant, des artistes « qui brisent le carcan des clichés habituels du rap » et autres inepties, circulez, y a rien pour vous ici. Kaaris, à l’instar de Marv, le sympathique citoyen de Sin City, fait dans le sonore et dans le dégueulasse. Et ça tombe bien, c’est comme ça qu’on l’aime le bougre, vrai ou pas ? Si t’es de ceux qui n’ont pas froid aux yeux, qu’une phase sur les gros doigts de pied n’impressionnent pas le moins du monde, alors cache ta petite soeur, éloigne ta vieille tante, ferme la porte de ta chambre et lance le truc. C’est parti pour 5 minutes et 27 secondes d’ultraviolence sur un beat cadencé en compagnie d’un mec taillé comme un mackogneur.
1er extrait de l’album en gestation, Zoo annonce la couleur. Le projet à venir sera résolument sombre, voire « noir amer comme un café sans sucre » comme pourrait dire à juste titre le mentor du rappeur de Sevran (93, au cas où ça t’aurais échappé…). La production puissante des Therapy qui vient faire frissonner tes boomers – et même l’écran – offre un écrin de choix au flow énergique de Kaaris. L’alchimie opère à merveille, comme auparavant sur l’excellente tape Z.E.R.O sortie en 2012 (si t’es passé à côté, hésite pas à te faire une session rattrapage, ça vaut le détour). On change pas une équipe qui gagne.
Chris Macari livre lui un clip propre, nerveux à la hauteur de la force et de la noirceur du morceau.