Non, ce n’est pas un garçon. Mieux, c’est même une très jolie jeune femme. Je suis tombé sur une chanson de Jean Deaux par accident, mais je dois avouer que le choc fût plutôt agréable, sa voix servant d’airbag et ses instrus de matelas.
En bref, elle a un style plutôt attirant et ça aurait été bête que je ne vous présente pas l’univers de cette jeune demoiselle, de ses débuts dans un célèbre concours de chant télévisé à la préparation de son premier projet.
Le premier contact que j’ai eu avec Jean Deaux, c’est via son compte instagram. Je vous arrête tout de suite, je ne suis pas un voyeur. Lorsque l’on cherche des informations à propos de la demoiselle sur ce vaste réseau qu’est internet, on se retrouve rapidement enfermé, bloqué par le manque d’articles à son sujet. C’est donc via instagram que j’ai pu commencer à vraiment découvrir Jean Deaux.
Donc qui est elle ? Sur ses photos elle parait jeune. Vraiment jeune. On croirait s’être trompé de compte, surtout lorsque l’on a déjà entendu sa voix. Après tout, les Jean Deaux pullulent sur les internets. Mais sa petite biographie, qui indique un lien vers sa page soundcloud et un autre vers son e-mail, en plus de ses quelques photos sur scène, nous prouvent bien que c’est bel et bien elle cette jeune fille qui cache un talent indéniable.
[highlight] »Habituellement, l’âge permet aux gens de juger ma musique avant de vraiment l’écouter. »[/highlight]
Une jeune fille qui répond aux mails rapidement. Génération connectée, évidemment. C’est gentiment qu’elle accepte de m’accorder une interview. La première question qui me vient à l’esprit c’est forcément celle de savoir quel est son âge. Vous allez être étonné de sa réponse. Elle me répond sans détour qu’elle est « immortelle ». Et elle s’explique « Habituellement, l’âge permet aux gens de juger ma musique avant de vraiment l’écouter. » On ne peut pas lui donner tort. Parce que après tout, ne pas savoir son âge ne nous empêche pas d’apprécier ses chansons. Plus rappeuse que chanteuse, celle qui a choisi son pseudo parce qu’elle « aime la culture française » a débuté son parcours en auditionnant dans la version US de The Voice. « C’est à ce moment là que mes parents ont découvert que je savais chanter ». Elle qui avait peur que les gens n’apprécient pas sa voix, elle avoue être contente d’avoir pris le risque et surtout, de recevoir des compliments pour sa musique.
D’ailleurs, parlons en de sa musique. Comme je l’ai évoqué précédemment, elle tient plus de Lauryn Hill que de Nina Simone. Ce qui ne l’empêche pas de pousser la chansonnette par moment. C’est toujours agréable à entendre. Elle a cette voix enjouée, envoutante, rappelant légèrement celle d’Amy Winehouse, l’une de ses influences musicale, mais plus encore Amber London, cette rappeuse du Raider Klan à qui on a déjà eu l’occasion de consacrer un article. Elle a une certaine aisance dans le flow, il est parfois rapide, parfois lent, un peu comme une chanteuse de reggae. On ne peut qu’apprécier sa technique.
Cette voix, Jean Dean la pose sur des instrumentales variées. On passe rapidement d’une instru old school à une instru plus moderne mêlant diverses sonorités. En fait, elle est dans la tendance actuelle.
Pour comprendre d’où vient cette variété dans les sonorités, et son style qu’elle à baptisé Swavy « une combinaison des mots « smooth » and « wavy », il ne faut pas chercher loin. Il y a dans ses inspirations musicales des artistes qui abordent le hip hop chacun d’une manière différente. La demoiselle est proche du groupe Pro Era, dont le chef de file n’est autre que Joey Bada$$, le gamin qui a ramené le rap old school sous sa snapback. Elle est également fan de Pusha T, Chance The Rapper, Kanye West, avec qui elle rêve de faire un featuring, et enfin de Kendrick Lamar, qui est, pour elle « le seul qui a sû inspirer sa génération afin qu’elle soit honnête et différente dans sa musique ». Cette honnêteté, on la retrouve dans la musique de Jean Deaux.
Avec des modèles comme les siens, ça aurait été bête de ne parler que de ses chaines en or, de ses multiples partenaires sexuels ou de faire un listing de ce qu’elle n’aime pas. « Le thème prédominant dans ma musique est tout simplement l’honnêteté. La plupart de mes morceaux parlent, inconsciemment, de mes sentiments cachés. Après avoir écouté le morceaux quand il est enregistré, je suis surprise d’entendre des choses que j’aurais plutôt mises dans un journal intime. »
[highlight] »Mais c’est pour ça que j’aime faire de la musique. Parce que c’est une libération des émotions, c’est le seul endroit où vous pouvez dire au monde ce que vous ne diriez pas si vous n’étiez pas derrière un micro. Plutôt ironique »[/highlight]
Si elle est aussi sincère et ouverte dans sa musique, c’est parce qu’elle à un but. Nous savons tous que la musique à une grande influence et c’est encore plus vrai à notre époque puisqu’elle se retrouve à chaque coin d’oreille. Son but à elle, c’est d’être un modèle : « dans le futur, je veux juste avoir une influence mondiale. Je veux que mes bonnes décisions aident la prochaine génération à se construire une meilleure vie pour eux, pour leurs enfants, pour les enfants de leurs enfants ». Sans doute qu’en écoutant sa musique, vous vous sentirez plus concerné par ce qu’elle dit qu’en écoutant du Lil’Kim (ou sa doublure actuelle, Nicki Minaj). En plus, vous prendrez votre pied en entendant sa voix.
Je sais que vous avez été séduit par les morceaux que vous avez écouté. Vous serez donc ravi d’apprendre qu’elle a un projet en préparation. Soular System « qui sera plus qu’un EP. Il n’est pas terminé mais j’ai déjà des invités de prévu comme Saba, Calez, et Benjamin Earl Turner. » Des invités qui sont proches d’elle puisqu’on les retrouves sur des morceaux qu’elle a déjà enregistré, et dans certains clips qu’elle à dirigé. Oui, parce qu’elle dirige aussi ses clips « J’aime diriger parce que quand j’écris des chansons, je les vois visuellement avant de les terminer. C’est presque comme si je racontais une histoire. Et quand je fais la vidéo j’ai déjà la plupart des idées. »
Aujourd’hui, pour avoir du succès, il faut peu de choses. Un mec qui te fait des instrus, un flow pas trop dégueulasse, et tu peux être signé dans une maison de disque si ton buzz est suffisant. Par contre, pour réussir sur la durée, il faut plus de choses. Du talent. De l’ambition. Et surtout, une musique qui parle à tout le monde. Jean Deaux possède tous les ingrédients pour réussir sur la durée. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Aussi parce qu’elle m’a promis de faire un concert en France si sa musique arrive à traverser l’atlantique. Vous savez ce qu’il vous reste à faire. Pour vous et pour moi.
Bonus
Elle freestyle sur l’instru de « John Doe » de Ricky Rozay. She killed it
Sa page soundcloud / Son compte twitter pour les anglophones