[highlight] »Wdup SURL ! »[/highlight]
Qu’il provienne de la East ou West Coast, le hip-hop actuel se segmente de plus en plus entre deux voies. Certains artistes opèrent un retour au source qu’ils ajustent chacun à leur sauce avec plus ou moins de talent. D’autres, peut-être plus audacieux, se lancent dans des concepts auditifs qui se veulent absolument et résolument novateurs. Kyle Rapps intègre plutôt cette deuxième catégorie. Alors non, ses sonorités ne seront pas réellement les plus fines que vos oreilles aient pu capter, mais arrêtez de vous plaindre et passez un peu de temps les oreilles collées à votre transistor. D’ailleurs, c’est le mieux placé pour parler de sa musique, c’est pour ça qu’on a discuté avec lui tout au long de cet article.
[highlight] »SUB is a tape for real project niggas who grew up outside of the city. But other people are free to listen to it also. »[/highlight]
Car Kyle Rapps c’est un peu comme le bon vin … à la première gorgée c’est un peu acide, un peu trop trapu. Cela ne vous flatte pas particulièrement les oreilles mais vous sentez qu’une certaine singularité est bien présente ! Puis le temps passe et vous restez intrigués par ce libertinage musical, par cette prise exotique. Il est vrai qu’à un certain moment, on aurait tendance à se dire que ce cher Kyle a compris un pan de la musique qui aurait visiblement échappé à tous ses collègues. Un truc abstract qui rappelle la manière dont il se présente : un « party crasher, lady smasher ».
[highlight] »New New York hip hop is basically about finally making way for new niggas with fresh styles to get shine, but it stays gritty and raw. stays true to the city i now live in. »[/highlight]
L’ensemble de sa production est bien inégale, tant son approche du beat et des lyrics peut être surprenante et variée. La mixtape SUB enchaîne les morceaux plus ou moins réussis, à l’image de «Superglue» qui parvient à donner le change en collaboration avec Mr Muthafuckin Exquire. A contrario je me suis fermement ennuyé sur des morceaux tels que «Bodies in the trunk» qui joue dans un registre «Trap Music» ou «Code» qui se lance dans un medley Hip-Hop/Pop molassonne et qui ne parvient pas à rentrer dans la dynamique pourtant bien menée de l’album.
[highlight] »Commercial hip hop is very catchy and one day i plan to sell out and make tunes that can be danced to at bar mitvas and sweet 16’s. Show me that Ryan Seacrest paper dawgs. »[/highlight]
Les collaborations sont quant à elles plutôt brillantes. La présence de quelques figures montantes du rap eastcoast dans son LP apporte un label qualité qui aide à se faire repérer. Alors la présence de Action Bronson dans «Get in it», qui restera le morceau phare de l’album, n’est évidemment pas négligeable. Quand à Aaron Cohen et Murs, ils font le taff dans leur registre et avec l’efficacité qui leur est propre.
[highlight]« Action Bronson cooked a gourmet verse for my project. he does make good potato latkes tho. »[/highlight]
On apprécie donc la venue de ce petit nouveau dans la scène new-yorkaise qui, vous aurez pu le constater ,est déjà florissante. On aurait toutefois apprécié un peu plus de flamboyance et un caractère plus prononcé. Les multiples changements de registres et de ton relèvent finalement plus de la confusion que de l’originalité.
Bien que ces ajustements auraient été appréciables, vous risquez de déceler chez cet artiste un vrai potentiel qui, on l’espère, saura être exploité lors de sa prochaine production. En attendant, on vous conseille d’écouter ce SUB,juste ci-dessus !
En bonus, une interview « pick one » de l’artiste :
Un album ?
Ready to Die
Un artiste ?
Stevie Wonder
Un film ?
La Haine (Vince Cassel goes hard for the suburbs in that shit)
Un Animal ?
Un orque. Ils sont intelligents, aiment le sexe et sont putain de bon à la chasse.
Un personnage ?
Chris Walken dans Pulp Fiction… Funniest shit i seen !