Un dimanche au bar à salsa avec Rocca

dimanche 12 avril 2015, par Antoine Laurent.

Rocca a 40 ans. Pourtant, ce dimanche 22 mars, il en fait 15 de moins. De passage sur la capitale pour la promotion de « Bogota Paris », son cinquième album solo le rappeur franco-colombien nous donne rendez-vous dans le 6ème arrondissement, devant la bouche de métro Odéon. Il nous y rejoint, casquette sur le front, large manteau noir sur les épaules et compagne au bras. La même assurance, le même bagout. Au fil des années, Rocca ne change pas. Trois ans après notre dernière rencontre, l’ex-membre de La Cliqua décide de nous amener à L’Alcazar, club qui se mue en bar à salsa le week-end. L’un de ses amis y donne des cours.

À peine à l’intérieur que le prof interrompt ses déhanchés – à la surprise de ses « jeunes » apprentis -, embrasse le rappeur et nous guide vers une pièce plus tranquille. Nous passons devant une porte gouachée de vives couleurs. « C’est Jim Morrison qui l’a peint, nous assure-t-il. Il venait souvent ici. La légende dit même que c’est dans les toilettes du bar qu’il serait mort d’une overdose. » Nous prenons quelques clichés devant ladite porte, pour marquer le coup. Nous nous installons finalement dans le fumoir, à l’écart des bongos et timbales qui résonnent au loin. Un ambiance d’Amérique latine en plein Paris : Rocca se sent chez lui, dans son élément, entre ses deux mondes.

18 ans de carrière, au total. Une carrière solo, mais aussi deux groupes, sur deux continents, dans deux langues différents. Rocca a beaucoup de choses à dire sur le rap, sur cet univers dans lequel il baigne depuis si longtemps. L’homme ne mâche pas ses mots et livre une analyse décomplexée du jeu tel qu’il est aujourd’hui : varié, addictif mais surtout éphémère.

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