Un blaze transylvanien à vous glacer le sang ou à distribuer des claques serbes. Pourtant, derrière Dinos Punchlinovic se cache un jeune rappeur de seulement 19 piges. Mais ne vous y méprenez pas, le jeune loup a fait ses classes et ne manque pas d’assurance.
« Avant de m’parler d’punchlines, commence par m’parler français / J’arrive dans l’game, j’vise le top, j’baise tout / J’te rentre un vibro dans la schneck en disant : « God Bless You ! »
Originaire de La Courneuve, Dinos découvre l’univers du hip-hop au son de Seth Gueko. C’est en référence à son rôle de Dragan Foulekovic tenu dans « Cramé » qu’il prendra le blaze de Dinos Punchlinovic, d’ailleurs ça sonne plutôt bien. Après avoir imité l’auteur du Barillet plein dans la cour du collège et dans le souci de ne pas se faire griller, il décide d’écrire ses propres textes, de les enregistrer via Audacity et hop sur Skyblog.
Amateur de punchlines, ses hommages à peines voilés à Booba dans plusieurs tracks le soulignent souvent, c’est lors d’échanges de texto avec les membres de son crew Capsule Corp qu’il prend goût au concours de phases et se dirige sans s’en rendre compte vers le clash. Participant au fameux Rap Contenders, devenu plus théâtral que rapologique ces dernières saisons, la magie opère. Sweat Benibla et culotté comme pas deux, Dinos participe à l’une des meilleures sessions face à Lawid, perd de justesse mais conquiert la salle. Plus les 536 000 vues accumulées sur Dailymotion. La saison suivante, il s’associera avec Lawid pour affronter et vaincre Lunik et Mic Orni.
Attention, il ne faut non plus réduire le jeune homme au clash ou à un énième padawan de B2O. Son style tout en comparaisons et en allitérations plus subtiles qu’on l’imagine me rappelle plutôt aux bons souvenirs de Youssoupha. La fraîcheur d’un « Namaste », débité avec une légèreté presque insolente cache ses quelques tics très 2013, des namedroppings aux rimes #hashtags. « Je me réveille aux aurores, après m’être endormi sur mes lauriers ». Non, ce n’est pas qu’un artiste « Schweppes Agrum' ».
Un jeune talent bien parrainé chez les anciens, le vétéran Nakk Mendosa l’avait adoubé sur son album Darksun en lui laissant un son en solo, « Pleine Plume ». Un de ses meilleurs morceaux.
Récemment signé chez Def Jam France qui a bien senti le gars monter, il prépare son premier projet L’Alchimiste qui comptera parmi les collaborations un certain Nekfeu – « Bouchées Triples » dégouline de bonnes phases – et niveau productions, on pourra écouter Chilea’s, Cehashi, Dance, Napyd de la Capsule et l’intéressé lui-même. Cet EP est attendu pour le 24 juin et quelques dates devraient suivre.
Le mois de juin nous promets quelque chose de bon et il ne s’agit pas de soleil, sans conteste un MC à surveiller. Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à checker l’excellent article de l’ami Baskets Blanches. L’EP est déjà en pré-commande ici.