J’ai fait la connaissance de Ernst Haas en haute altitude. Pas une métaphore pour avouer qu’il m’a envoyé au septième ciel; j’ai simplement découvert son travail dans le dernier numéro de Air France Magazine, que je feuilletais dans l’avion entre Berlin et Paris.
Ernst n’est pas non plus un anonyme, loin de là, puisqu’il est considéré comme l’un des maîtres de la photographie couleur. Celui qui est le premier à avoir immortalisé un Marlboro Man, ça plaira au Ministère de la Santé, a aussi exposé ses photos couleurs au MoMA en 1962, un pionnier du genre et une révolution dans le milieu. L’américain nous a légué pas moins de 350 000 clichés dans ses archives, tout en ayant publié The Creation, un livre de photos qui a cartonné auprès du public. J’ai vu pire comme biographie.
Son style très lumineux et coloré a longtemps plu à la presse magazine, tout en rendant l’univers de la ville sensuel et poétique. Les mauvaises langues dénonçaient l’aspect trop commercial et simpliste de ses oeuvres, un jugement auquel je n’adhère pas le moins du monde.
En Juin 2011, après un méticuleux travail de recherche, l’historien William Ewing a réuni des clichés laissés de côté par son auteur, qui étaient réalisé pour son intérêt personnel. Zéro duplication, zéro exposition. Color Correction contient donc 163 photographies plus abstraites et décalées, qui jouent malicieusement avec les formes et les teintes.
Un délice. Avant de réserver un exemplaire restant de cet ouvrage, jetez un oeil aux quelques extraits ci-dessous …
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