Quand en 2005, le Musée d’Art Contemporain de la ville de Lyon lançait sa première rétrospective avec Andy Warhol, la barre était haut placée. Plus de 250 000 spectateurs avaient répondu présent.
Deux ans plus tard, le MAC, vise tout aussi fort en exposant Keith Haring. En 2009, l’exposition de Ben est moins percutante que ses précédentes, mais propose des temps forts hors les murs qui mobilisent un large public. Après trois grands noms de l’art contemporain, il s’annonçait difficile pour le MAC de maintenir le niveau. Malgré la communication et le bruit autour de la nouvelle rétrospective du musée, l’exposition de Robert Combas est loin d’être à la hauteur des précédents événements. Pourtant Combas semblait l’artiste en parfaite continuité avec Warhol, Haring et Ben.
Robert Combas, est un artiste français, il se passionne pour le dessin dès l’enfance et pour le rock à l’adolescence. Dans les années 70, il s’inscrit à l’école des Beaux-Arts de Montpellier, et se fait remarqué par son style particulier « des taches colorées, entourées d’une cerne noire ». Dans les années 1980, il s’inscrit dans le mouvement de figuration libre auquel appartient Ben, et qui se développe d’avantage outre-atlantique avec les jeunes Haring et Basquiat; sans en égaler la notoriété. Il reste principalement en France et peint pour des collectionneurs privés, ce qui explique qu’aujourd’hui il reste inconnu du grand public.
L’artiste investit les trois étages du musée jusqu’au 15 Juillet 2012. Organisée thématiquement et chronologiquement l’exposition présente plus de 600 oeuvres des années 1980 à aujourd’hui.
Au premier étage, Combas nous offre des oeuvres issues du Pop Art, des caricatures, de la publicité. Il joue sur la coulure, on retrouve particulièrement à cet étage le « style Combas », des taches de couleurs entourées de cernes noires qui définissent des formes particulières. L’artiste s’amuse avec l’identification de la représentation, animaux-humanisés, humains-animalisés et peintures aux origines primitives. Il présente une commande de 1985, destinée à la collection Lambert, où l’artiste reprend des oeuvres du Louvre comme Manet, Bacon ou Le Titien. Au deuxième étage, l’artiste s’est installé dans un studio/atelier, où le spectateur peut à travers une vitre l’observer composer (l’artiste est aussi musicien, il a d’ailleurs un groupe de rock) ou peindre. Le dernier étage est dédié à la relation entre Combas et la musique. Une fois par mois, il propose un concert avec son groupe Les Sans Pattes.
Alors certes, la scénographie que propose de musée se démarque de ce à quoi il nous avait habitué, mélanger art visuel et musique est une approche intéressante, mais plastiquement parlant, l’oeuvre de Combas me semble faible en comparaison aux rétrospectives précédentes.