Quand le rap est ingrat avec les artisans qui le conçoivent. La production est pourtant la moelle épinière du mouvement hip-hop, depuis les premiers breakbeats concoctés par des DJ New-Yorkais jusqu’aux matraquages de TR-808 par Mike Will et cie. Mais la relation entre rappeurs et producteurs est parfois compliquée. Même si des gens comme DJ Premier ou Just Blaze ont permis d’accorder aux beatmakers la reconnaissance qu’ils méritent, donnant naissance à une génération de producteurs stars à la Metro Boomin, le terrain reste très instable pour les artisans du beat. Un phénomène que l’on constatait encore il y a peu en France, avec l’absence de crédits sur une bonne partie des prods qui ont permis le succès de PNL.
To producers. When a rapper invites u to the studio and asks u to make beats on the spot.Tell them to pay your fee on the spot,cuz fuck that
— FLYLO (@flyinglotus) 15 juin 2016
Flying Lotus, vétéran de la beat scene et touche-à-tout de génie, vient de se lancer dans une guerilla sur Twitter pour dénoncer l’exploitation des producteurs. « Hella rap artists are rape artists« , dénonce-t-il dans un tweet relevé par The Fader en profitant d’un jeu de mot permis par la langue anglaise. « Beaucoup de rappeurs pensent sincèrement qu’ils nous accordent une faveur en travaillant avec nous », affirme-t-il avec ironie. « Quand un rappeur t’invite en studio et te demande de faire un beat sur le champ : dis lui de te dédommager sur le champ, merde. » FlyLo se permet finalement de commenter l’ascension de Future, qui vient d’obtenir une certification platine pour DS2 : « Si vous voulez mon avis, c’est Metro Boomin featuring Future. C’est lui qui donne son aspect à cette came, pour être honnête. » Un avis tranché que le web a voulu aussitôt transformer en beef. C’était sans compter sur la sagesse du bonhomme.
Don’t make this something it’s not.I think future is dope but producers build the landscapes. https://t.co/0Ypn4Fi5eE
— FLYLO (@flyinglotus) 16 juin 2016
La tirade de Flying Lotus entraînera t-elle des réactions de la part des artistes en question ? Elle a en tout cas l’intérêt de soulever encore une fois le comportement rapace d’une certaine partie du milieu.