S’il y a bien quelqu’un qui dégage un charisme unique dans ce paysage hip-hop, c’est Action Bronson. Le rappeur aux manboobs s’est imposé en deux ans comme l’une des figures incontournables de New-York. Retour sur une ascension vertigineuse.
Né d’un père albanais et d’une mère américaine dans le Queens, Arian Asllani a mis du temps pour trouver sa voie. Passionné de cuisine, il devient chef restaurateur et anime même une émission de cuisine sur le web. Sauf que sa gourmandise pour le hip-hop devient une véritable obsession et va vite prendre le dessus. En 2008, il commence a enregistrer sur quelques faces B et se fait repérer par les défricheurs de bons sons.
Des paroles qui tournent autant sur la nourriture que sur son mode de vie dans le Queens, entre marijuana, Johnnie Walker et la gente féminine.
En 2011, sa mixtape Bon Appétit … Bitch ! bouffe littéralement la concurrence. Une tape aussi marquante que les tracks qu’elle contient ,et une tape qui permet à Bronson de faire parler de lui sur le net. Surtout que, quelques mois plus tard, son premier album Dr Lecter confirme le talent de ce bonhomme atypique. Sur cet opus, les deux singles « Shiraz » et « Brunch » cartonnent. Des paroles qui tournent autant sur la nourriture que sur son mode de vie dans le Queens, entre marijuana, Johnnie Walker et la gente féminine. Son timbre rappelle aux puristes celui de Ghostface Killah, bien qu’il préfère citer Kool G Rap ou Cam’Ron parmi ses principales influences. Quoiqu’il en soit, en écoutant son featuring avec le membre emblématique du Wu-Tang, la ressemblance peut troubler. Bronsonelli se fait rapidement une place dans le milieu et beaucoup de personnes souhaitent collaborer avec ce type, et non des moindres.
Sa carrière s’accélère rapidement. Fin 2011, il sort un album en collaboration avec Statik Selektah, véritable légende dans la production. « Well-Done » est très vite considéré comme un must-have, l’alchimie entre les deux compères frappe les tympans. Il faut dire qu’ils se sont bien trouvés, tous deux amoureux de la bonne cuisine et du rap made in New-York. Assoiffé, il balance « Blue Chips » début 2012, accompagné par Party Supplies. Encore un opus de bonne qualité où se bousculent « Hookers at the Point » et surtout le morceau « 9-24-11 », un chef d’oeuvre à mon sens et l’un des tous meilleurs sons de l’année.
A côté du rap, sa personnalité sort de l’ordinaire, marquée par une omniprésence sur les réseaux sociaux. Son compte Twitter est très suivi, qu’il saupoudre de messages très drôles et où il fait partager son amour pour l’herbe.
Jeudi dernier, il sortait une nouvelle mixtape « Rare Chandeliers » avec cette fois-ci The Alchemist aux manettes. Encore une pointure. Action Bronson rassemble beaucoup de monde ici : Schoolboy Q, Sean Price, Evidence forcément, ou encore Styles P. Une tape coup de poing qui montre à quelle point sa progression en à peine deux ans est fulgurante. Décalé, drôle, formidable rappeur, Action Bronson cumule toute les qualités pour porter le rap eastcoast sur ses larges épaules. Ju befte mire !