Quand on pense au sens premier du mot « sweatshirt », un image de dégoût nous vient en tête. Le pull né dans les années 1920 n’avait, à sa création, aucune fonction esthétique. Ce nouveau « t-shirt fait pour transpirer » permet aux sportifs de s’exercer tout en étant libre de leur mouvement. Chaud, léger, confortable : bref, rien de bien séduisant.
Pourtant dès les années 1930-40, le sweatshirt devient objet de mode, alors que rien de lui prédisait un avenir sur les podiums. Dorénavant en cachemire, les designers en vogue comme Chanel ou Schiaparelli l’habillent de colliers de perles et en font un élément phare de la garde robe féminine, jusqu’à ce que les adolescentes des années 60 s’en emparent. Les jeunes filles décorent alors leur sweatshirt monochrome avec des ceintures et des foulards à motifs floraux : il commence enfin à se re-démocratiser.
Il faudra attendre les années 1980 pour que le sweat retrouve un rang proche de sa fonction première. Réinvesti par les acteurs de la culture underground et urbaine, Keith Haring and co se l’approprient, notamment affublé de son Radiant Child le sweat à capuche. Dans les rues de New York et des capitales européennes, on porte le hoody avec des sneakers et des blue jeans. Fini l’habit de bonne famille, dans les années 90 il devient de plus en plus graphiques et colorés ; le sweat représente alors l’image de la jeunesse populaire.
Le milieu des années 2000 marque le retour du sweatshirt dans le monde de la haute couture. Le duo Viktor & Rolf en fait la pièce centrale de leur costume trois pièces sweat-chemise à col-cravate. Depuis, on croise régulièrement le vêtement – probablement le plus confortable après notre pyjama – dans les plus grands défilés.
Pour mon plus grand bonheur, cette saison ne déroge pas à la règle. Graphiques ou à messages, le sweat sera partout cet automne.
On l’a vu chez Kenzo et Givenchy. Délire oculaire ou chasse à Bambi, les deux créateurs optent pour un design graphique. A l’image des marques anglaises Lazy Oaf et Topshop, on hésite pas une seule seconde à porter un haut à motif décalé et l’adoucir avec une jupe monochrome.
Pour celle qui veulent allier confort et sérieux au bureau, on s’inspire du style d’Ashish et de Rachel Antonoff en mariant notre sweatshirt préféré à une chemise.
Si vous hésitez, suivez une fois encore les conseils de la designer new yorkaise : « Je ne dis pas que tout le monde doit porter des sweats, je pense juste les gens qui portent des vêtements confortables sont considérablement plus attirant (et plus heureux) que les gens qui sacrifient le confort pour la mode. » Dans ta gueule le tailleur !
Bien évidemment, on continue de porter notre sweat le week-end, agrémenté cette fois-ci de dentelles, parfait pour le brunch lendemain de soirée.
Kenzo Eyes Sweatshirt – 195€
TopShop Illustrated People – 65€
Rachel Antonoff Birdie Forever – 65€
H&M Sweat Chiné – 24.95€
On termine quand même en pensant aussi à la gente masculine, avec quelques choix issus des derniers lookbooks. A la manière de 10. Deep, certains parient sur le retour de la coupe large et le détournement de jersey NHL ou NFL. Ca rend quand même mieux que les tee Pyrex.
D’autres misent sur des coupes plus cintrées, des motifs plus subtils et classent. Dans la catégorie, les nouvelles pièces Undefeated sont un pur régal.
Les « early adopters » à la pointe qui ne jurent que par les collections capsules et sites web de pointure lorgneront chez BWGH : la marque française se réinvente avec talent depuis le succès incroyable du « Brooklyn Parle Français ». Des éditions très limitées en partenariat avec Hypebeast, Colette, ou Kitsuné.
Enfin, pour les hipsters et ceux qui refusent d’abandonner leur look teenage, les sweats colorés et enfantins de la GolfWang Collection du crew Odd Future feront la différence.