Gorilla Warfare Tactics. En lisant ce blaze, vous pourriez croire à nouvelle version de Call Of Duty. Je m’excuse auprès des fans, il ne s’agit pas de cela. Derrière ce nom aux allures conquérantes, se cache un trio originaire de New York bien parti pour envahir le rap game, #blitzkrieg.
Tout a commencé à l’Université de New York, en 2009. On dit souvent que l’on rencontre ses meilleurs amis, du moins ceux qui partageront le reste de notre vie, à l’université. C’est probablement ce qui attend notre trio, le rappeur Dilla et les 2 producteurs camouflés sous le nom d’Imagine 1984. Des trois, c’est Dilla qui est le plus doué pour jouer avec les mots. Il le dit lui-même. Adepte du « Spoken Word », c’est-à-dire, en gros, de poésie orale, Dilla raconte qu’auparavant, il passait tous ses lundis soir dans les Open Mic de son quartier, et qu’il aimait se frotter aux artistes de la région. Ses habitudes ont changés lorsque ses 2 comparses ont commencé à produire des beats par palettes. C’est tout naturellement qu’il laisse de côté les Open Mic et qu’il prend le stylo pour écrire et rapper par dessus ces beats. « Une évidence, parce que mon rap colle parfaitement à leurs beats ». La conquête pouvait commencer.
Cette conquête représente un peu la suite logique de la jeunesse de Dilla. Véritable « Hip Hop Head » , Dilla transpire le hip hop. Il baigne dedans depuis tout petit, comme Obelix. Une musique qui représente une grande partie de sa vie. Quand on lui servait de la pop grand public dans son école catholique, il dégustait du Nelly, du Eminem, « et plein d’autres rappeurs, de différentes époques…avec quelques difficultés ». Tu m’étonnes. C’est comme si tu passais de Justin Bieber à Beanie Sigel.
C’était en 2001. Aujourd’hui, de nouveaux rappeurs l’inspirent. Même s’il n’oublie pas le vieux Nelly, avec qui il rêve de faire un featuring. Tout simplement, Dilla trouve que le hip hop évolue, dans le bon sens. Ce qui constitue une source d’inspiration constante. Il s’explique :
« Le Hip-hop est très loin en ce moment. Vous avez des artistes comme Kendrick Lamar, repoussant les limites du rap traditionnel, et des artistes comme Kanye et Odd Future repoussant les limites de rap alternatif. Le genre est à maturité, beaucoup plus que ce que les gens pensent. Et oui, vous pouvez haïr des artistes, comme les membres de Young Money ou encore Chief Keef, mais ces gens sont parmi les plus talentueux à faire de la musique actuellement. Même en dehors du hip-hop le jeu change complètement, des artistes comme Daft Punk poussent la barre vraiment haut pour les autres artistes. »
Un vrai passionné on vous dis.
Que vous soyez ou non d’accord avec son discours ne vous empêchera pas de savourer les créations de son groupe. Les sonorités dans leur musique sont plutôt variées. C’est peut-être dû à la culture musicale de Imagine1984. Ces derniers sont moins ancrés dans la culture hip hop que Dilla. Ils s’inspirent de tout ce qu’ils entendent. Pour s’en convaincre, on pourra remarquer que leurs instrus font la part belle aux sonorités rock & blues « ce qui rend notre processus de création beaucoup plus diversifié. Dans Zoology, nous avons vraiment essayé de créer cette esthétique unique, un peu hip-hop classique, mais aussi un peu extraterrestre et inconnu. Et si vous écoutez Zoology jusqu’au bout, de « Warfare » jusqu’à « Kingdom », vous percevrez cette esthétique à chaque fois ».
Le morceau le plus révélateur de cette orientation musicale est d’ailleurs ce dernier. « Notre morceau préféré est probablement Kingdom. De la production jusqu’aux thèmes du morceau, la chanson est le reflet ce qu’on allait faire sur Zoology et nous définit en tant que groupe (musicalement et lyricalement parlant). Dark Jaber Jedi est aussi un morceau que l’on kiffe ! »
Quant à leurs thèmes, ils abordent généralement la vie new-yorkaise, cette « lutte moderne » (d’où le nom du groupe…) qu’ils vivent quotidiennement, teintée de ses quelques péripéties, maquillée par de nombreuses références littéraires. Leur motivation première est de créer quelque chose que les fans seront fiers de montrer aux autres. Peu importe le temps que ça leur prend.
« La musique avance vite de nos jours. On a l’impression que les artistes sortent des mixtapes chaque semaine, et que quelques jours après, on n’écoute plus ces mixtapes. Parce que c’est commun, sans imagination…Pour nous, il est plus profitable de passer une année complète, ou deux, ou même cinq si nécessaire, à bosser la musique que le public écoutera pendant 50 ans ».
C’est peut-être parce qu’ils prennent leur temps pour bosser qu’ils n’ont encore aucune idée de la tête qu’aura leur futur projet. « Dans le futur, Nous voulons simplement continuer à changer, continuer à en apprendre plus sur hip-hop et la musique en général. Nous n’avons aucune idée de ce que à quoi va ressembler notre prochain projet, mais nous sommes cool avec ça, parce que nous savons que ça va être une bombe, une bombe jamais entendu auparavant. »
Après avoir écouté leur dernière mixtape Zoology, on veux bien le croire. Et vous ?