Grems @ Transbordeur : report d’un live anti-rôdeurs

lundi 24 mars 2014, par Cedric.

On ne sait pas ce que t’avais prévu samedi soir, mais nous on état plutôt chaud pour aller voir Grems se produire au Transbordeur dans le cadre de la soirée « No Gym Tonic ». C’était l’event du mois de mars à ne pas manquer pour les amateurs de rap de la capitale des Gaules. Sérieusement. On t’en parlait il y a quelques jours de cela, puisqu’on filait même des places pour venir s’ambiancer avec Le Supermicro et toute sa clique. Si t’as raté le coche, ce n’est vraiment pas de notre faute. Tout ce que l’on peut confesser, c’est que de 23h30 à 5h du mat, il n’y avait qu’un seul mot d’ordre : peura.  Paré pour chasser du vampire ?

Avec cette promesse alléchante de n’avoir que du hip hop à se mettre dans l’oreille non-stop pendant 5 heures, on était plutôt impatient de débarquer. Tellement impatient qu’on s’est pointé devant l’établissement à 22 heures 40. Super en avance quoi. A cette heure-là,  on ne peut pas espérer voir grand grand monde, et impossible de rentrer dans la salle pour se poser au bar. Du coup, dehors, on se les gèle. Pour passer le temps, et commencer à se mettre dans l’ambiance, je sors mon téléphone et je balance « Le X-Melo » de SuperMicro Grems, avant d’embrayer sur ses classiques. Avec le haut parleur faiblard de mon téléphone, impossible de me la péter en tant que DJ. Mon public est famélique et peu de personnes réagissent à mon petit intermède musical. Mais l’essentiel est ailleurs.

Il est 23 heures 20 et le peuple commence à affluer en masse. A peine 2 minutes sur le ter-ter qu’il s’impatiente déjà. Il va devoir attendre jusqu’à 23 heures 35 pour que les vigiles viennent ouvrir les saintes portes. Après une petite séance obligatoire de tripotage pour voir si on n’amène pas d’objets dangereux à l’intérieur de l’enceinte, on peut enfin entrer. Premier réflexe : aller pécho à boire. C’est sur un remix électro de « All Me » de Drake qu’on va se chercher 2 Desperados bien fraîches. Et tout de suite, un constat : le DJ qui tient la baraque en attendant l’arrivé de ses copains, Paul Boutique, assure. On dirait que ça va être une bonne soirée.

dj

Pendant que le DJ exerce son art et nous balance du gros son, la salle se remplit peu à peu. Les nouveaux venus ne sont dans la place que depuis quelques minutes qu’ils bougent déjà la tête. T’a même un mec qui s’ambiance tout seul devant la scène sous le regard du public qui lui est un peu timide. Faut dire que Paul Boutique ne fait pas dans la dentelle : il partage avec nous de sublimes remixes électro de classiques comme « Say My Name », « Drive Slow » ou encore « Shabba ».  Les basses font trembler la salle, assez pour nous inciter à vite vider nos verres avant d’en foutre partout.

Minuit et demi environ, les choses sérieuses commencent. La salle se remplit de plus en plus et les premiers saoulards se font voir. Devant nous, une meuf se dandine sur deux mecs, et on se demande lequel est son vrai mec. Juste, on se dit qu’ils sont bien chanceux.  L’heure passe, et toujours de trace de Grems. Son show est prévu pour 1 heure du mat mais quand même. L’heure approche et toujours rien. Un petit tour au toilettes s’impose. Après avoir ingurgité trois bonnes bières, crois-moi c’était nécessaire. Même pas le temps de dégainer que j’entends des cris. C’est le pote de Grems, Wilow Amsgood, qui débarque sur scène. Je fais ma petite affaire, je me lave les mains et je vais m’incruster dans la masse de personne qui s’est agglutiné devant la scène. Et c’est avec un peu de pisse sur le pantalon que j’assiste au premier show de la soirée. Venu pour chauffer la salle, Wilow s’y prend bien : il interprète quatre morceaux coup sur coup, et invite le public à entonner ses refrains. Si avec les morceaux « Sale Négro » et « Je Fais Des Putains D’efforts », Wilow se met le public dans la poche, c’est avec le remix de « I Don’t Like » que le rappeur va remporter tous les suffrages #Municipales. Le public répond présent et gueule comme un seul homme. Et il n’a pas fini de gueuler.

wilow_amsgood

Après avoir interprété ses quatre morceaux et fait quelques photos avec le public, Wilow Amsgood introduit l’homme du soir, en nous demandant de faire le maximum de bruit pour que Grems monte sur scène. Bras levé, gosier alerte, on cri comme des fous pour que le chasseur de vampire pointe le bout de son nez. Après une dizaine de secondes à s’époumoner, c’est un Grems plein d’énergie qui fait son apparition. Et poli. Après nous avoir salué comme il se doit, il commence son show. Et la folie emporte la salle.

grems_lyon

Des morceaux qui font lever les foules, Grems en a un paquet : des grands classiques comme « Vampire », « Full Hd », « Stachmou » ou encore « Shlag Music » mais aussi des morceaux tout frais comme « Pinocchio », « Verre », « Camisole », présents dans son dernier EP, Buffy.  Il les enchaîne sur un rythme infernal, en n’hésitant pas à freiner la fureur du public en s’arrêtant tout bonnement de rapper en plein milieu d’un morceau. Taquin, Grems le fera plusieurs fois durant la soirée. En vérité, le facétieux rappeur veut tester la ferveur de son public et voir si il arrive à tenir le rythme. Dans un moment complètement surréaliste, il nous dit à tous de s’asseoir sur le sol en nous indiquant qu’il nous dira quand sauter. Au signal, tout le monde s’exécute et la fête reprend de plus belle. Grems aime jouer avec son public et celui-ci le lui rend bien. Lorsqu’il interprète la bombe « J’t’humilie » la salle est en fusion. Lorsqu’il nous demande ce que l’on pense du Front National, c’est un ouragan de « Nique le FN » qui sort du public. Il faut qu’il disparaisse quelques minutes de la scène pour que la pression redescende et que le public se calme. Il est 2 heures du mat et jusqu’à présent, on en a pris plein la gueule.

Assis dans un coin avec quelques potes – qu’il ne s’est pas privé de dédicacer sur scène – Grems se repose et en profite pour faire quelques photos avec des fans et vendre des vinyls et des CDs. Le vinyl pète sa mère, et sur le coup je regrette de n’avoir que ma CB sur moi. Ce n’est que partie remise. Pendant ce temps, DJ Feivo et BLACKKENPOUPERZ contiuent le show. A peine arrivés devant les platines qu’ils nous balancent du lourd : « Love Sosa » de Chief Keef, « Move That Dope » de Future, « Fork » de 2 Chainz, et la surprise de la soirée « Double Poney » de B2O. Celle-ci à littéralement assommé tout l’auditoire. Vers 3 heures 30, l’ambiance est clairement descendue d’un ton mais nos deux DJ continuent d’alimenter en gros sons les quelques irréductibles fêtards postés devant la scène. Pour les récompenser de leur ferveur, BLACKKENPOUPERZ verse dans la gorge de chacun un peu de Whisky.

grems_dj (Copier)

On approche de la fin de la soirée quand, aux alentours de 4 heures 30, Grems vient jouer le DJ. Une bonne odeur de weed se dégage de la scène. Sentant que le public était encore chaud, il fini par prendre un micro pour se lancer dans un freestyle dantesque, histoire de donner un dernier frisson aux fidèles supporters qui sont restés jusqu’à la fin. Pour les remercier, le rappeur va tous les tchecker. Un par un. On a rarement vu un rappeur aussi proche de son public. Des soirées de ce genre, avec du hip hop frais et de qualité, on en redemande. Surtout avec des artistes aussi passionnés et proches de leur public. On n’a même pas vu le temps passer tellement on a kiffé. En somme, un samedi soir vraiment génial, et on a vraiment hâte de revoir Grems en terre lyonnaise.

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My name is Paula Abu and I’m a 20 year old self-taught photographer born in Nigeria and raised in South London. I grew up loving everything to do with films…

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