Du 7 au 9 juin, l’E3 va dévorer votre TL Twitter et s’incruster dans l’actualité. Pour ceux qui ne suivent pas, l’E3, pour « Electronic Entertainment Expo », c’est un peu l’équivalent du Festival de Cannes dédié aux jeux vidéo, les récompenses en moins. Basé au Convention Center de Los Angeles, ce salon annuel réunit l’ensemble des acteurs du 8e art, qui profitent de ce show pour présenter toutes les prochaines grosses productions et autres nouveautés en grande pompe.
A cette occasion, je n’ai pas pu m’empêcher de tenter une petite rétrospective de la relation entre hip-hop et jeu vidéo, une connexion de plus en plus active.
Des playlists aux rings
AU XXè siècle, le hip-hop était surtout cantonné aux bandes originales des jeux de sports US, NBA Live et Madden NFL en tête. Pourtant, depuis quelques années, les stars du milieu se sont intégrées directement dans ce monde virtuel. Dorénavant, dans la série NBA 2K, les rappeurs ont droit à leur propre modélisation, en plus de voir leurs sons inclus dans le jeu. Un petit 1vs1 Drake / Snoop Dogg au Rucker Park, c’est tentant, mais ce n’est qu’un exemple presque anecdotique. En effet, si certains précurseurs ont tenté de percer sur ce support avec plus ou moins de succès, tel le jeu de combat Wu-Tang – Shaolin Style, je retiens surtout un titre qui a vraiment ouvert la voie en 2003 : Def Jam Vendetta. Un jeu de catch / baston aussi violent que délirant, porté par les artistes d’un label mythique et une bande-son de barge. La recette miracle. Se taper entre potes grâce à DMX, Method Man, Ludacris ou Joe Budden sur fond de « X Gon’ Give it to Ya », autant dire que ça m’avait bien éclaté. Pas que moi visiblement, puisque le jeu a cartonné et a accouché d’une série, avec Fight for NY puis Icon.
Sport, baston et business
Une fois l’équation rap + violence + $$$ établie, le hip-hop s’est déporté de l’univers sportif vers celui des guns, du fight et de l’action. Ce grand businessman de 50 Cent, qui sait toujours où trouver des thunes, l’a bien senti et s’est carrément métamorphosé en héros de jeu vidéo, avec sa clique du G-Unit. 50 Cent : Bulletproof fin 2005, puis 50 Cent : Blood On The Sand en 2009, deux épisodes à l’intérêt franchement discutable, mais qui ont permis à Fiddy de s’exporter sur une autre plate-forme et de faire prospérer son fric. D’autres MCs ont été un peu moins culotté, à l’image de Booba qui s’était associé avec sa marque Unküt au GTA-like Saints Row (2006). Du placement de produit dans un simulateur de gangster moderne, nouveau moyen d’assouvir sa stret-credibility ? A ce titre, même si le hip-hop a inspiré certains titres grandioses, dont le jouissif GTA San Andreas en hommage à la période Westcoast de la fin ’80 / début ’90, on peut regretter que ce genre musical a trop été réduit à ses stéréotypes associés. Petite exception avec Marc Ecko’s Getting Up, qui vous permettait de tagguer à tout-va dans une ville. Quoique…
Et la musique dans tout ça ?
La musique, le coeur du hip-hop, est revenue au premier plan avec l’arrivée des consoles nouvelles générations, mais surtout la démocratisation de la pratique du jeu vidéo couplée au développement de nouveaux usages. La déferlante des jeux de danse et de karaoké a emporté le hip-hop sur son passage : Dej Jam Rapstar pour s’improviser punchliner, ou DJ Hero pour assurer derrières les platines. Un jeu notamment sponsorisé par Eminem et Jay-Z, tiens tiens… Bref, les exemples ne manquent pas, j’en ai peut-être oublié au passage, mais toujours est-il que la musique tend à reprendre ses droits sur consoles. Elle reste d’ailleurs toujours aussi présente parmi les soundtracks de jeux sportifs, NBA 2K est même devenu une référence musicale chaque année…
Si j’ai oublié un jeu orienté hip-hop qui vous a marqué, n’hésitez pas à le préciser !