Il arrive que les rappeurs sur scène se laissent emporter sous l’effet de l’adrénaline (si si, c’est juste l’adrénaline) et ne calculent pas toujours très bien les conséquences. Et si on a tous vu un dérapage incontrôlé, une table se faire pulvériser ou les artistes envoyer toutes sortes de liquides et leurs contenants dans la foule, quelquefois ces événements prennent une tournure dramatique. Comme on sait que vous êtes moqueurs comme nous, on vous propose un very best of de ces epic fails et autres awkward moments.
Le muscle à l’air. Vendredi soir, lors d’un de ses concerts, Slim Jimmy, moitié de Rae Sremmurd, a glissé d’une des enceintes et s’est explosé la cuisse sur un projecteur. Presqu’ouvert jusqu’à l’os, le jeune a dû passer sur le billard pour fermer la gigantesque plaie béante. L’histoire peut faire rire, la photo beaucoup moins. À regarder le ventre vide. De là, on s’est posé la question : et si c’était ça, la thug life 2.0 ? Si c’était justement ces moments de scènes incontrôlables où le hip-hop devient punk qui définissaient les vrais bad boy du game ? Car dans l’histoire de cette musique, Slim Jimmy est loin d’être le seul à avoir jouer les durs devant un public.
Dans la catégorie « I believe I can fly » on tient un vrai champion en la personne de Georges Watsky. En 2013, dans un moment d’égarement, le rappeur/slameur califorinien a sauté d’une rampe de projecteurs située à 10 mètres de hauteur avec un atterrissage qui a conduit deux personnes du public à l’hopital. Bilan: un bras cassé et un dos en vrac, des excuses publiques et un moment embarrassant qui laisse plus de traces que sa musique. Pour continuer dans la série « ça tombe toujours sur moi », un pauvre type qui cherchait gentiment à partager un joint avec Action Bronson l’année dernière s’est fait renvoyer là d’où il venait par une patate astronomique que personne n’a vu venir. En même temps, Bronsolino est coutumier du fait, il n’aime pas trop partager la scène avec des fans et pratique à loisir le lancer de téléviseurs ou de nains personnes de petite taille pour s’entraîner (souvenez vous, leurs os sont beaucoup plus lourds). Ça donnerait presque envie de payer une place de concert à Mimie Mathy.
A l’image de son doppelganger vocal Action B, Ghostface Killah fait partie de ces rappeurs qui ont un seuil de tolérance assez faible envers les relous. Il y a quelques mois, il a fait évacuer un type qui n’avait pas l’air d’apprécier la prestation, et ce après l’avoir invité à se battre sur scène devant tout le monde. Avant que la sécurité ne le sorte, il s’est quand même pris quelques coups assénés par les fans. Il était pourtant prévenu. Wu Tang Clan ain’t nuthing to fuck with. Parfois, ce sont les artistes, ces âmes sensibles, qui sont aussi susceptibles. Bien que l’histoire ne soit pas claire, il semblerait que Joey Bada$$ ait assez mal pris de se faire contrôler par un agent de sécurité lors d’un festival australien au début de l’année. Il lui aurait donc pété le nez et a été arrêté pour agression. Mais bon, avec un nom comme le sien et la brutalité du décalage horaire avec l’Australie, l’agent de sécurité aurait pu voir que le fusible était trop court. Et connaissez vous quelqu’un de plus subtil qu’un videur ? Plus récemment, à Lyon, lorsqu’un fan ne respectait pas la minute de silence en hommage à feu Capital Steez, l’ami Joey a insisté pour que l’audience se charge du malotru. « Smack him! Smack him again! » Deux bonnes claques plus tard que toute la salle a entendu, l’homme se taisait enfin.
Sinon, si vous vous êtes toujours demandé à quoi servaient les types patibulaires qui accompagnent les rappeurs sur scène, sachez que ces mecs taillés comme Thor ne sont pas là pour photocopier du sable. Ce fan de Riff Raff l’a appris à ses dépends.
On peut se demander ce qui motive les fans à se frotter à des rappeurs comme Action Bronson et Ghostface Killah vu leur gabarit, si ce n’est l’envie d’en finir avec la vie ou de devenir tétraplégiques. Mais il arrive que les choses tournent mal aussi pour les artistes sur scène. Killer Mike s’est ainsi blessé en mars dernier après que Run The Jewels se soit fait attaquer au South By South West. Récemment, Plies s’est fait dégager de scène dans un genre de balayette-bisounours par un fan qui n’a pas apprécié de se faire dire qu’il était un peu trop collant. Plus glauque : les fans qui passent du fantasme à l’acte. Iggy Azaela par exemple, a dû cesser un crowdsurfing lors d’un de ses shows parce que les spectateurs tentaient… de la doigter. Sérieux ? Quoi qu’on pense d’Iggy Azaela, pénétrer quelqu’un sans son consentement, ça s’appelle un viol les enfants.
Dans le même esprit « planning familial qui tourne mal » en 2013, une nana a décidé de faire tomber le baggy de Danny Brown avant de se lancer dans une fellation sur scène, ce qui avait soulevé une réaction très pertinente de la part de la rappeuse Kitty Pryde, alors en tournée avec lui. « Ca me rend dingue qu’une personne puisse penser qu’il est normal de baisser le pantalon d’une autre devant 700 personne pour lui prodiguer une fellation. Et ça me rend dingue que personne ne lui ai demandé d’arrêter parce que c’était une fille qui faisait ça à un mec. » De son côté Danny Brown s’est juste contenté de de commenter l’incident en disant fièrement que ça ne l’avait même pas fait rater une mesure. De la conscience professionnelle et un peu de flegme, c’est de ça dont le rap a besoin messieurs dames.
« Started from the Botox now we here. » C’est ce qu’a du penser Drake lorsque Madonna a cru bon lui rouler une pelle sur les planches de Coachella. En exergue à ce bel exercice de rapprochement entre générations, comment ne pas compatir avec Ariana Grande qui a dû subir un Justin Bieber des plus entreprenants lors d’une récente prestation… Les images font froid dans le dos.
Suite à de si funestes évènements, les mosh pit des concerts de punk-rock passeraient presque pour une halte garderie. Il est intéressant de lire la réaction de Blueprint suite à certains de ces concerts qui tournent mal. Il rappelle dans son blog que les rappeurs peuvent paraître violents lorsqu’ils sortent des fans de scène ou du public, mais que c’est surtout un acte instinctif pour se défendre de possibles agressions. Même si leur boulot dans l’industrie du divertissement consiste à distraire le public, la scène reste leur espace de travail et il convient de le respecter. Personne ne vient t’emmerder dans ton openspace. Et si vraiment tu veux te payer des sensations fortes, inscris toi à un tournoi de MMA, ça nous évitera de t’entendre crier dans nos oreilles les paroles de ton rappeur favori avant de te faire administrer une manchette japonaise. Oh, et n’oublie pas de prendre ta carte CMU la prochaine fois.