« La semaine dernière je trainais dans mon garage pour récupérer de vieux trucs que j’avais rapidement stocké, quand je suis tombé totalement par hasard sur de vieux cds de beats datant de ma carrière de rappeur chez Interscope. J’étais juste choqué quand je me suis rendu compte que deux d’entre eux, tous deux datant de 2001, avait le nom de ‘Kanye West‘ inscrit au marqueur. Je me souviens qu’on m’avait introduit Kanye en me parlant d’un mec qui avait collaboré avec Beanie Sigel, et qui s’apprêtait à bosser pour Ludacris, et forcément j’étais intéressé par un bonhomme avec un nom aussi bizarre. A l’époque, je n’avais franchement pas été épaté, même si l’on pouvait indéniablement sentir la qualité musicale. Je lui avais alors passé un coup de fil, et il m’avait fait écouté quelques instrus à travers son téléphone (dont le maintenant populaire « H to the Izzo »). Quelques semaines plus tard, il recevait son premier chèque du label pour une de ses productions que j’avais choisi.
Ces deux cds, qui fêtent cette année leur dixième anniversaire et sont probablement les plus vieilles productions de Kanye qui n’ont jamais été utilisées, vous sont juste présentées pour votre plaisir personnel. On voulait vous les présenter non-seulement pour satisfaire le fan de Kanye West qui réside dans chacun de vous, mais aussi pour que vous vous rendiez compte du chemin qu’il a accompli. Je me souviens d’une discussion que nous avions eu dans laquelle il m’expliquait qu’il voulait se mettre à chanter pour se lancer pleinement dans le hip hop. Il me disait qu’il était un grand un fan de Jim Morrison, qu’il voulait sampler une de ses tracks (ce qu’il a fait, au grand dam de Nas), et il m’a même fait écouter un son où il avait uniquement utilisé des titres de films dans les couplets (heureusement, ça n’est jamais sorti de sa collection personnelle). Ces deux cds montrent d’où il vient, même si ça ne sonne pas vraiment comme le « Kanye » d’aujourd’hui. Il ne s’est pas débiné et est devenu le producteur formidable qu’il est aujourd’hui. Je me souviens même qu’il devait quitter le studio assez tôt pour pouvoir attrapper le dernier train pour rentrer chez sa mère. Il vient vraiment de loin, et je suis content de l’avoir côtoyé ne serait-ce que durant les premières secondes de sa carrière.
Si j’étais vraiment un mec bien, je vous dirais à tous de ne pas lâcher, et peut-être qu’un jour une superstar aux multiple disques de platine, mais je ne le ferais pas, parce que franchement, vos productions sont probablement complètement pourries. »
–Jensen Karp, The Hype Men.
Traduit depuis Refinedhype.com, pour votre plaisir, vous lecteurs de SURL. Les deux cds sont à l’écoute sur les liens ci-dessous (en bas de page pour le disque 2).