Keith Haring ou l’initiateur de l’art urbain aux Etats-Unis et dans le monde entier. À 18 ans il entreprend des études de graphisme commercial à Pittsburgh puis continue à l’école des Arts visuels de New York. Il s’essaie à autant de disciplines que le collage, la peinture, les installations, la vidéo, et explore tout les recoins qu’offre le vaste monde de l’Art. Néanmoins son mode d’expression privilégié demeure le dessin À New York, et plus particulièrement dans l’East Village, il découvre la foisonnante culture alternative des années 1980 qui, hors des galeries et des musées, développe son expression sur de nouveaux territoires : rues, métros, entrepôts, etc. Le street-art est né.
Il rencontre des artistes de la vie underground new-yorkaise tels Kenny Scharf et Jean-Michel Basquiat avec qui il devient ami, et organise ou participe à des expositions et performances au Club 57, qui devient le lieu fétiche de l’élite avant-gardiste et surtout sa principale source d’inspiration.
Inspiré par le graffiti, tenant du Bad Painting, et soucieux de toucher un large public, Haring commence à dessiner à la craie blanche sur des panneaux publicitaires noirs du métro de New York. Il exécute plusieurs milliers de ces dessins, aux lignes énergiques et rythmées. La griffe Haring, c’est la répétition infinie de formes synthétiques soulignées de noir avec des couleurs vives, éclairantes sur différents supports, ce qui inspira plus tard des artistes tels que So-Me. C’est un récit permanent où l’on retrouve bébés à quatre pattes, dauphins, postes de télévision, chiens qui jappent, serpents, anges, danseurs, silhouettes androgynes, soucoupes volantes, pyramides ou réveils en marche, mais aussi sexualité et pulsion de mort porteurs d’un message engagé.
Sa première exposition personnelle a lieu en 1982 à la galerie Tony Shafrazi de New York et rencontre un immense succès public. Il participe ensuite à de nombreuses expositions internationales et exécute de nombreuses commandes prestigieuses, comme la fresque de l’Hôpital Necker de Paris. Dans son désir de rencontrer un large public et de rendre son art accessible au plus grand nombre, il ouvre en 1986, dans le quartier de SoHo, son propre Pop Shop et exporte son style si particulier au marché international. Cette démarche très controversée dans les milieux artistiques est néanmoins fortement appuyée par ses amis et son mentor Andy Warhol. Son travail l’amène à collaborer avec des artistes tels que Madonna ou Grace Jones.
En 1988, il apprend qu’il est infecté par le virus du sida notamment dû à son esprit libertin et à son orientation homosexuelle. Il s’engage dès lors fortement dans la lutte contre cette maladie, mettant tout son art et sa notoriété au service de cette cause et de sa visibilité. Il crée à cet effet la Keith Haring Foundation en 1989 qui est chargée de venir en aide aux enfants et de soutenir les organisations qui luttent contre le sida.
Keith Haring meurt des complications dues cette maladie à l’âge de 31 ans, en février 1990. Le marché de l’art a très vite récupéré le phénomène Haring, l’artiste a cependant toujours cherché à démocratiser l’œuvre d’art et à miner son statut élitiste.
Christina Clausen consacra en 2008 un remarquable documentaire sur sa vie, son oeuvre et fait en sorte d’inscrire encore un peu plus Keith Haring dans l’Histoire.