« Ceci pourrait être la première et dernière fois que j’interprète To Pimp a Butterfly« , avait lancé Kendrick Lamar aux 3000 personnes venues assister à son concert à Dallas le 29 octobre dernier.
Le doute plane depuis. D’où la question de ce journaliste de Complex à Terrace Martin (saxophoniste, arrangeur), l’un des contributeurs de l’album désormais considéré comme un étendard de la population noire américaine. « Kendrick a parlé de ne plus interpréter sur scène les chansons de To Pimp a Butterfly une fois les Kunta’s Groove Sessions finies. Pourquoi ? », demande le journaliste. Le saxophoniste lui répond : « Cet album, on l’a pas fait pour qu’il rentre dans la culture populaire. On l’a fait pour ceux qui n’ont pas d’issue. On a fait cet album pour les gens qui n’ont même pas les moyens de venir aux concerts. On a fait cet album pour les gens qui ont besoin d’espoir. On ne prostitue pas ça. »
Alors que Kendrick Lamar a évoqué la charge émotionnelle que porter To Pimp A Butterfly en live peut représenter, Terrace Martin semble s’accorder sur le fait que cet album n’est pas destiné à tourner, à vendre des dérivés… Comme si l’exploitation mercantile pouvait dénaturer l’intention placée dans la réalisation du disque. Si l’avenir live de To Pimp A Butterfly ne semble pas être dans les grandes salles et les productions baroques sur scène, peut-être que K-Dot proposera un format qui semble plus approprié. Des performances dans les quartiers ? Dans les écoles ? Ou peut-être qu’il en restera là et fera définitivement de son classique une déclaration, plus qu’un album.