Alors que Kodak Black avait laissé sortir quelques loosies depuis sa libération, on était jusque-là en attente de son prochain gros coup. Le voici, avec Southside et Metro Boomin sur le beat s’il vous plaît, qui s’offrent au passage un nouveau tag à placer sur leurs futures productions. Le rappeur floridien était déjà un phénomène, entre ses interviews perchées, ses affaires privées que l’on se gardera bien de juger mais qui paraissent difficilement excusables (ce qui n’est pas sans rappeler le cas Xxxtentacion), et les petits malaises provoqués par certaines de ses interventions sur les réseaux sociaux. On le préfère sans doute lorsqu’on peut parler de lui pour sa musique. Et quelle musique…
Le morceau en lui-même offre déjà quelque chose de démentiel, avec son refrain chanté, son flow à la fois lancinant et dansant et ses marques touchantes de sincérité (« I’m thug to the bone, but I’m still her [mama’s] baby boy« ). Lil Kodak y dénonce les haters qui n’attendent que sa chute et préfère réduire son champ de vision pour se concentrer sur l’essentiel. Arrêtez-vous là, et le morceau méritait déjà sa place dans une de nos sélections hebdomadaires de tracks indispensables. Mais le rappeur d’origine haïtienne a préféré en mettre une autre couche à l’aide d’un clip provoquant et fort. Entre la figure du KKK pendue à une croix et le redneck à la casquette « Make America Hate Again » qui tente de supprimer un homme noir, la vidéo illustre sans fard le malaise ressenti par la société américaine nourrie aux alternative facts. Pas de doute, Kodak Black a bel et bien quitté la cour de récré pour entrer dans celle des grands.