La rubrique #VIEW de SURL vise à mettre en lumière le travail de certains artistes, photographes et autres graffiteurs. Les images parlent d’elles-même et ne nécessitent, le plus souvent, que très peu de mots pour situer le contexte. Aujourd’hui, focus sur le travail de Kopeto, jeune photographe qui écume la capitale pour tirer le portrait de tous les personnages qui y passent, qu’ils soient sur le devant d’une scène ou en retrait, à l’ombre des regards.
Mardi 29 novembre 2016. Armé de notre appareil, on se retrouve le nez devant SchoolBoy Q qui fait alors trembler les planches du Zénith de Paris. Nous ne sommes bien sûr pas seul. À quelques mètres de nous, un autre photographe s’emploie à shooter le rappeur de TDE avec son Canon 6D. Il s’agit de Kopeto, 22 ans, un habitué des salles de concert de Paname qui ne rechigne jamais à l’idée de se taper le trajet depuis le fin fond du 77 pour prendre clichés sur clichés. On le croise en sortant du show, et on enclenche la conversation. Quand on lui demande pourquoi il fait de la photo, il rend hommage à Gradur : « Je n’ai jamais su ce que je voulais vraiment faire dans ma vie. Ça m’est tombé dessus. » Il n’a pas d’approche particulière par rapport à la photographie et laisse souvent parler l’objectif pour décrire son travail. « Il y a encore deux ans je ne savais même pas que je me retrouverai là à te parler. J’espère juste faire de jolis clichés. » Une chance pour lui, néanmoins : ses portraits sont bavards et laissent le champ libre à l’interprétation. « Chaque photo que prend un photographe est une petite partie de lui. C’est la même chose pour un peintre avec ses peintures. Mes photos ont donc peut être chacune une partie de moi – sortez les violons. »