La crème de la crème : les 15 clips de 2015 à revoir en boucle

jeudi 24 décembre 2015, par SURL.

2015. Quelle grande année pour le rap et la musique en général. Puisqu'on en voit bientôt le bout, on a décidé de débriefer cette année folle à l'aide d'une sélection de bilans et d'analyses. La crème de la crème qu'on vous présentera au fil des jours qui nous séparent de janvier, comme un calendrier de l'avent ne contenant que des pépites de l'année passée. Après les 15 datespunchlines et articles qui ont fait 2015, on embraye avec les 15 meilleurs clips. Chauffez vos mirettes.

Qu'on se le dise, les vidéos de rap, c'est quand même quelque chose. Indissociables de l'ambiance du morceau ou du message véhiculé, les clips font souvent penser à des courts métrages. On y trouve de tout : de la superproduction à gros budget, du simple fait avec trois ficelles, du décalé. On a parfois l'impression d'être dans un multiplex trop cher avec un fauteuil collant de pop-corn. D'autres fois, c'est plutôt l'ambiance cinéma d'art et essai, persuadé de l'intérêt d'une rétrospective sur la dureté de la vie dans les campagnes bosniaques. Comme sur grand écran, il arrive que la justesse de la réalisation côtoie de près la puissance du message, quel que soit le budget alloué. Ou qu'un blockbuster nous surprenne par son inventivité.

Bien sûr, il existe de belles vidéos dans tous les genres musicaux. Mais il y a dans les clips de rap une sorte de créativité folle. Cette envie de toujours faire mieux, de surpasser l'autre, finalement très liée à la culture hip-hop. C'est pourquoi nous avons sélectionné 15 clips de cette année qui présentent cette force, ce supplément d'âme qui fait la différence. Puis nous les avons classés, jusqu'à ce que des évidences s'imposent. Accordez vous donc un cadeau : prenez soin de vos rétines avec notre liste des 15 clips de 2015 qui nous ont donné envie de rembobiner, encore et encore.

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03 – Donnie Trumpet & the social experiment « Sunday candy » | Real : Austin Vesely, Ian Eastwood & Chance The Rapper

Chance the Rapper aime à surprendre son petit monde. Quand en mars 2015 il sort le court-métrage Mr Happy le chicagoan y interprète un jeune dépressif tombant sur un mystérieux site internet, le tout joué avec une conviction qu’on n’aurait pas soupçonné. Un mois plus tard, on croit presque au poisson d’avril lorsque l’auteur de l’excellent Acid Rap revient avec un clip mettant en scène non pas son propre album mais finalement Donnie Trumpet, son sparring partner musical. « Sunday Candy » vous fera l’effet d’un berlingot acidulé. Ambiance doucereuse et poppy servie par des chorégraphies étranges, quand le meilleur de la comédie musicale téléscope un univers à la Wes Anderson.

02 – VINCE STAPLES « SENORITA » | Real : Ian Pons Jewell

Cette figure de prêtre mexicain tatoué jusqu’au os qui avance vers nous, brandissant sa bible. Les gens qui tombent en arrière-plan comme des mouches. Vince Staples qui se balade au milieu de tout ça comme s’il rappait simplement parmi les siens. Le clip de « Señorita » est d’une beauté glaciale, d’un noir et blanc qui brille par mille contrastes.  L’humour noir et mordant, véritable marque de fabrique du MC, est ici à son sommet. Puis vient la fin, un dénouement incroyable. Tout n’est que spectacle, gens de couleur livrés en pature à l’establishment blanc. On ne le dira jamais assez, Vince Staples a frappé très, très fort cette année. Son storytelling basé sur une prise de distance hors catégorie et sa plume aiguisée ont séduit bien au-delà des clivages musicaux. Cette beauté glaciale signée Ian Pons Jewell lui rend le plus bel hommage possible.

 

01 – Kendrick Lamar « Alright » | Real : Colin Tilley

Et soudain, la vidéo de rap prend une nouvelle dimension. A mille lieux de ce dont on a l’habitude en matière de rap US, le clip d’ »Alright » coupe le souffle. Violences policières, ride en caisse, rappeur entouré de son crew : sur le papier, la recette n’est pas nouvelle. Puis Kendrick prend son envol, comme pour signifier que tout ira bien, avant de se faire descendre par un agent. Le noir et blanc souligne la vision très « court-métrage » du clip et sous-entend la tragédie malgré le message véhiculé. De l’aveu même du réalisateur, c’est bien de positiver dont il s’agit. C’est esthétique, c’est complexe et c’est fort. Toutes les vidéos issues de To Pimp A Butterfly sont extraordinaires, mais « Alright » a définitivement ce petit quelque chose en plus.

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