On l’a découvert avec son album, Nekfeu roule avec Maupassant, John Fante et Jack London. « Martin Eden », l’alter égo de l’écrivain anglais devient dans son roman éponyme un auteur à succès à force d’acharnement. Inévitable, la comparaison avec la carrière du rappeur et ses ambitions s’impose.
« Y’a que quand j’suis premier que j’reste à ma place ». Avec 36 000 ventes la semaine de la sortie de « Feu », le leader du S-Crew semble être en mesure de s’offrir cette place de numéro 1 qu’il brigue dans le refrain de ce track enflammé. Si l’on peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres, les lettres elles, mentent rarement. Et c’est sans doute là où l’ensemble de ses fans et critiques l’attendaient au tournant : la qualité de ses textes. Et Nekfeu de surgir avec ce morceau ouvrant son premier opus, à la manière d’un Mad Max cabrant fièrement son bolide en roue arrière. Un doigt d’honneur arrogant tendu par un MC se sachant en pleine possession de ses moyens. Produit de main de maître par Hugz Hefner, le morceau déroule un égotrip impeccable qui a du provoquer sueurs et tremblements dans les rangs de la concurrence. Au point que même Mathieu Kassowitz et euh… Valérie Damidot s’épanchent en tweets flatteurs.
Dans ce cyber clip rempli d’FX volontairement cheaps, Nekfeu joue la carte du contraste. Esthétique froide, néons et coupe de cheveux tye die confèrent au track l’étrangeté nécessaire pour l’installer définitivement dans le panthéon personnel du MC. Et permettre au feu de continuer à se propager…