À seulement 24 ans, Princess Nokia n’est pas du genre à se mettre des barrières. Plutôt le genre de femme qui aime aller là où on ne l’attend pas, passant avec aisance des sapes XXL, assumant l’appellation de garçon manqué, à un style davantage dans les codes girly. Peut-être avant tout pour fuir les cases, et qu’on se concentre sur ce qu’elle a à dire. La jeune boricua du Bronx sait porter différentes casquettes, comme dirait Aelpéacha. Sous le nom de Wavy Spice, ou sous celui de Destiny, avec lequel elle a sorti un disque aux influences funk et soul, Honeysuckle. Il y a quatre mois, on vous parlait du clip de « Tomboy », qui laissait présager de belles choses. Reprenant son titre de Princess Nokia, elle y vantait avec aisance ses petits seins et son gros ventre (« with my little titties and my phat belly / I could take your man if you finna let me »). Le premier extrait du projet qu’elle vient de sortir, 1992, l’année de sa naissance.
Sur des productions efficaces et variées, elle balance des rimes affûtées, servies par un flow percutant. Une ode à New York, dont la gentifrification la rend nostalgique. Le tout imprégné d’une attitude clairement féministe, comme dans ce genre de tweet s’adressant aux jeunes femmes, et plus précisément à celles qui « pensent que leur seule place possible est sur la scène ou le lit d’un rappeur », leur assurant qu’elles avaient tort et que le monde avait besoin d’elles. Princess Nokia, retenez son nom. Il va falloir compter avec elle.