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Le samedi 7 juillet dernier, nous étions invités par DA Storm et Attitude à assister au Battle of the Year France 2012, dans le cadre magnifique des arènes des Nîmes. Entre l’organisation du premier BOTY à Hanovre en 1990 et cette belle finale nationale en 2012 dans un cadre historiquement lourd de symbolique, l’on ne peut être qu’admiratif du chemin parcouru par la discipline et par le genre hip hop en général.
Douze équipes avaient réussi à passer les stades qualificatifs pour s’affronter dans cette grande finale. L’ensemble de la nation française était véritablement représentée avec la présence des crews Ultimatum (Réunion), LilStylz (Mayotte) et Resucrection (Nouvelle Calédonie) pour porter les couleurs des territoires d’outre-mer, alors que les réputés Subskillz (Calais), WBB (Troyes), Figure 2 Style (Île-de-France), Pockemon Crew (Lyon) et bien d’autres représentez les différents recoins de la métropole. Malik (Uprock) et Nasty (CasaMusicale) formaient la paire habituelle d’animateurs de la soirée, alors que le jury était composé de Bgirl Valentine (ex-Fantastik Armada), Bboy Junior (Wanted Posse), Bboy Karim (Fantastik Armada), Bboy By et le célèbre Bboy Jey (Legiteam Obstruxion) lui qui a révolutionné – littéralement – la danse hip hop en la pratiquant malgré son handicap.
19h30. Nous entrons les arènes quelques minutes avant le début du show pour y trouver une foule enthousiaste et impatiente, une foule qui se concentre autour des différents spots de break improvisés pour l’occasion où petits et grands, amateurs et confirmés, s’essaient à la délicate discipline de la battle. L’organisation nous indique le coin des photographes, et aussitôt après la présentation du jury, nous décidons de quitter cette jungle de flash où chaque millimètre d’angle de vue est ardûment disputé pour favoriser la prise de clichés au sein de la foule. Par pur perfectionnisme et dans un soucis d’immersion, évidemment.
Chaque crews s’installent tour à tour sur scène pour une dizaine de minutes afin de démontrer aux juges leurs qualités et leur originalité, et proposent au public de Nîmes des chorégraphies franchement bluffantes, parfois inégales certes, mais toujours appréciables. Les favoris se distinguent tout de même, et la popularité du Pockemon Crew est à son comble. Les danseurs lyonnais, champions du monde en 2003 et que nous avons eu la chance de voir en spectacle à L’Original Festival, focalisent l’attention d’une majorité du public des arènes, à tel point que lorsqu’ils s’immiscent dans la foule pour s’échauffer sur les spots ouverts à tous, nombre d’yeux quittèrent la scène pour les regarder déconner. C’est dire. Pour autant, la compétition s’annonce relevée, et nous sommes restés scotchés par les performances de crew comme Inesteam ou encore 1er Avertissement. Le deuxième cité, en provenance de Mantes-la-Jolie, offrait une diversité de danseurs vraiment intéressante, entre deux jumeaux d’à peine 13-14 ans (de notre humble avis) et d’autres danseurs plus confirmés, et a su tirer le maximum de cette disparité en offrant un set original, aérien, et diablement énergique.
Une fois les quarts de finale annoncés, ce fut au tour DJ Tajmahal et DJ Ben, artificiers de la soirée, d’animer les débats en orchestrant les battles de ce BOTY France 2012. A cet instant, la nuit pointait le bout de son nez et la foule devenait de plus en plus vive ; les crews se déchiraient tour à tour en alliant des phases de réponses individuelles à d’autres de « routines » collectives, des phases chorégraphiées, impressionantes de justesse et de prouesses techniques, et toujours plus aériennes. Le Pockemon Crew se qualifie (trop) facilement, et est rapidement rejoint (dans la controverse) par Subskillz, Inesteam et Ultimatum.
La demi-finale opposant les réunionnais d’Ultimatum au crew Inesteam fut bluffante de technicité, mais celle opposant Subskillz au Pockemon Crew fut sincèrement le momentum de la soirée. Wow. Nous regrettons d’avoir été autant aspirés par la tension de ce battle, tellement que nous n’avons même pas pensé à le filmer avec nos pauvres téléphones. Subskillz a surpris le public des arènes en bougeant les lyonnais, en les forçant à se dépasser pour prouver leur rang, et eux n’attendaient que cela pour rentrer pleinement dans la compétition : après les douze minutes de battle qui opposaient les deux crews, Pockemon gagnait son ticket pour la finale, au pris de lourdes gouttes de sueurs et de prouesses acrobatiques hors du temps.
Alors que tout le monde frémissait d’avance en envisageant la finale, Busta Flex fit son apparition dans les travées des arènes pour un court showcase surprise, au grand plaisir de tous. Nuff Respect. Une fois quelques classiques balancés, il quittait la scène pour laisser place aux finalistes : Ultimatum et Pockemon. Les jeunes réunionnais donnèrent 100% d’eux-même, voire plus, mais la demi-finale des Pockemons étaient encore présente dans les esprits de chacun, et peu de crews dans le monde de hip hop auraient pu rivaliser avec une telle classe. Quelques accolades plus tard, les lyonnais repartaient avec leur ticket pour la finale internationale le 17 novembre à Montpellier. Un conseil : allez y.
Avant cela, les plus fervents amateurs de hip hop pourront se rendre le 15 juillet prochain à Lyon, au théâtre antique de Fourvière pour la Battle des Nuits, évènement majeur de la scène battle en France, qui opposera des crews français à des crews américains. Vu ce dont on a été témoin ce weekend, on ne saurait vous garantir d’y aller faire un tour pour passer un moment inoubliable.
Et comme nous avons l’habitude de le faire, nous vous proposons aussi quelques images filmées à l’iPhone de l’évènement pour vous donner une idée de l’ambiance de la soirée !