[Report] Beyoncé Runs Bercy

jeudi 25 avril 2013, par Joackim Le Goff.

Dans la liste des fardeaux du boyfriend, entre le samedi shopping et le film de Bradley Cooper, il faut parfois accepter de subir les envies concerts de sa copine. Heureusement, dans le cas présent, la mission consistait simplement à se rendre au concert de Beyoncé, vous admettrez qu’il y a largement pire. J’apprécie l’artiste, bien que je ne consomme pas quotidiennement ses morceaux. J’étais donc très curieux d’assister à cette étape du « Mrs Carter Show World Tour » avec un avis un peu détaché, dont les places se sont écoules en une petite vingtaine de minutes. Curieux et un peu flippé, puisque l’association Queen Bee + live m’évoquait dernièrement cette terrible tragédie :

beyonce superbowl

Un accident télévisuel qui a entraîné la prohibition de toute caméra à proximité de l’artiste pendant cette tournée, mais qui ne doit pas faire oublier le niveau de performance assuré lors de cette mi-temps du Superbowl. Ouais, Il n’y a pas que lors de ses shootings pour H&M ou GQ qu’elle sait nous en mettre plein la vue.  Et c’est un euphémisme pour mes globes oculaires …

« Beyoncé pourrait rafler le titre officieux d’artiste contemporain qui se rapproche le plus de Michael Jackson. »

Habitué aux concerts hip-hop à la mécanique plus ou moins improvisée et à la mise en scène inexistante minimaliste, j’ai pris l’ampleur du ravin qui sépare un live basique à ce show grandiloquent.  De la renaissance aux années disco,  la scénographie majestueuse rejoue l’Histoire au rythme de hits planétaires. Révolution féministe dès l’intro (« Run The World »), ambiance Moulin Rouge lorsque la troupe de splendides danseuses se trémousse sur « Naughty Girl » et « Party », festival de fesses fermes sur le flow de Sean Paul (« Lady Boy »), interlude Mad Max lorsque la guitariste enflamme son instrument de torture pour un solo assourdissant. Un putain d’opéra. J’avoue avoir bien pris mon pied  » Freakum Dress ». Aucune place laissée à l’improvisation, tout se joue au dixième de seconde près, la scène est exploitée dans ses moindres recoins. Très fort, surtout quand ça dure 2 heures 10.

beyonce2

Ajoutez à cela l’effort athlétique de Beyoncé, dont l’endurance rivalise avec les sportifs de haut niveau. Elle danse, chante et change plus d’une dizaine de fois de tenues sans quasiment aucun temps mort. Des envolées vocales qui font trembler les murs, des gestes qui explosent les basses au rythme de « Why Don’t You Love Me » et des regards qui soulèvent littéralement les foules. Inhumaine, sauf au moment de s’envoler jusqu’au centre de la fosse, comme pour nous prouver qu’elle appartient encore un peu au commun des mortels.

Beyonce-a-Paris-Bercy - paris match

Bien sûr, elle en fait des caisses lorsqu’elle finit certaines chansons au bord des larmes comme chaque soir, qu’elle nous laisse poireauter avec des messages vidéos dignes d’Oprah Winfrey, ou quand elle clame son amour à Paris et à ses fans, #truelove. Qu’importe, elle découpe la concurrence sur l’enchaînement « Love on Top » / « Survivor », avant de les achever sur « Crazy In Love » et « Single Ladies ». Bow down bitchies.

beyonce-a-illumine-bercy

Je me prends presque à rêver d’un « I Been On » impromptu dans cette fournaise, ou d’une apparition surprise de Jay-Z, qui s’est contenté de squatter discrètement les gradins. On se consolera avec le premier live de « Grown Woman ».

Lorsqu’elle enfile sa veste en cuir noir et rabaisse son chapeau feutré, je me rends enfin compte que Beyoncé pourrait rafler le titre officieux d’artiste actuel qui se rapproche le plus de Michael Jackson. Pour paraphraser « Flaws and All » : « train wreck in the morning, bitch in the afternoon », but Queen in the evening.

Crédit photos : Paris Match / Le Plus

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