Après Johnny au Stade de France, après Mélenchon à la place de la Bastille, on a eu droit à Justice à la Halle Tony Garnier. Il faut comprendre une chose : cette salle se démarque par le côté « amovible » de sa scène, lui permettant de dévoiler une fosse plus ou moins grande en fonction des évènements. Et bien jamais dans l’histoire de cette dernière nous n’avions vu une scène aussi reculée, laissant ainsi les 17,000m² qu’elle comprend à la disposition d’un public déjanté, venu plus que massivement remplir la deuxième plus grande salle de concert de France.
Au programme, deux première parties : D.V.N.O ouvre le bal pendant que la salle se remplit, et Thibaut Berland a.k.a Breakbot se charge de poursuivre son oeuvre en chauffant un public composé massivement de jeunes étudiants. Nous arrivons à peine que nous sommes déjà sous le choc de l’ambiance que réussit à créer le DJ français, avec comme point d’orgue son remix de « Let There Be Light » et le désormais célèbre « Baby I’m Yours ». Il faut dire que nous avons fait une cure de concerts hip hop ces derniers temps, et que nous nous étions habitués à des ambiances d’une échelle différente, dans des salles plus intimes. A cet instant, nous réalisons pourquoi Lyon, ville bourgeoise, est réputée pour être une ville d’électro, genre musical qui semble trouver son public au sein des classes plus aisées – sans porter de jugement déplacé.
Toute la soirée nous avons essayé de twitter en live pour vous faire goûter à vous, chers lecteurs, l’envergure de cette soirée dantesque, mais nos écrans de smartphone étaient visiblement trop petits pour saisir la masse de spectateurs dans sa totalité. Sigh. En fait, ce live faisait un peu figure de métaphore de la conception si particulière que Justice partage de la musique électronique : les deux hommes perçoivent celle-ci comme une musique de masse et osent la comparaison avec les musiques religieuses que l’on peut entendre dans tous les cloîtres de France et de Navarre. Et en ce vendredi 25 mai, de nombreux fidèles étaient venus se recueillir.
Gaspard Augé et Xavier de Rosnay ne manquent pas de classiques pour enflammer leur audience. En débutant par « Genesis », le ton est donné, l’impatience se concrétise, et la foule s’extasie. La comparaison entre leur musique et les sonorités ecclésiales est au final très juste, tellement dés leur apparition sur scène et à l’écoute des premières notes de leur représentation, un psychédélisme évangélique semble contaminer massivement les jeunes lyonnaises et lyonnais réunis pour l’occasion. Tout y passe, de « Stress » à « Civilization » en passant par l’incontournable « Dance », et l’océan de camés du groupe s’agite en vague pour exprimer son intense bonheur. Nous repartons perturbés, knocked out. Le genre de concert pour lequel je n’aurait pas rechigner à payer ma place, le genre de truc hors-du-temps qui nous fait regretter de ne pas être assez insouciants pour nous foutre nous aussi à poil dans ce bain de foule et d’adrénaline.
Le 31 mai à Toulouse, et le 19 juillet à Nîmes.
Merci à Phunkster.com et à Because Music.