Une fournaise. Jeudi 28, Paris croulait sous une chaleur caniculaire. Par contre, l’enceinte du Bataclan s’était carrément métamorphosée en antichambre des Enfers. Un public chauffé à blanc pour accueillir le premier spectacle de Kendrick Lamar dans le pays. Pas de sang ni de larmes, mais beaucoup de sueur : en une petite heure, le MC haut comme trois pommes a arpenté sa chronologie artistique : des sons déjà classiques comme « P&P », « Look out for Detox », « Michael Jordan » ou plus récemment « The Recipe ». Pussy and Patron make you feel alright. S’en est suivi un focus obligé sur son album Section.80.
Côté positif, le flow de Mr Lamar est juste aussi dingue sur scène qu’en studio. Pas de back, une habilité hallucinante à accélérer ou ralentir son débit ou à modifier son timbre de voix, c’est vraiment fort. Côté bémols, l’absence de Disiz en première partie, recalé comme un malpropre par email la veille du concert. Surtout, on a évité un mini-scandale de justesse au bout de 40 minutes de show. Après un petit rappel, le rappeur californien se barre de la scène, suivi par son DJ. Genre « circulez y’a rien à voir ». Incompréhension dans le public alors que les lumières se rallument, rapidement suivie par des sifflets. Heureusement, le rappeur est alors revenu – Whoopty whoop, woopty woop woop – pour 1/4 d’heure supplémentaire, balançant « Ronald Reagan Era », « HiiiPoWeR » sur lequel il a fait monter un fan sur scène pour kicker le premier couplet avec lui, avant un finish monstureux et attendu sur « The Spiteful Chant » et son sample Woodkidien. Sortie scénarisée ou pas, j’en sais foutrement rien. Au final, le représentant de Compton s’est bien rattrapé. C’était chaud, dans tous les sens du terme.
Comme d’habitude, je vous ai rapporté quelques souvenirs vidéos de cette prestation sobre et efficace ; mon iPhone était à deux doigts de fondre dans la fosse, mais il a résisté pour capter ce medley.