Après des mois d’attente, une annonce, un teaser, une playlist dédiée, il serait euphémique de dire que c’est avec enthousiasme que nous avons lacé nos Gazelle, ce jeudi 28 mars, pour nous rendre au Transbordeur, à Lyon. Petit pull à capuche sur le dos, le Canon en bandoulière et le tour de cou « Pass Pro » fièrement présenté, on est dans les starting-blocks pour les dix ans de L’Original Festival. Pour cette première soirée, nous nous rendons boulevard Stalingrad pour – on l’espère – applaudir Akua Naru, Cody ChesnuTT, le lyonnais Kacem Wapalek et Oxmo Puccino.
Chose rare et appréciable, le concert commence à l’heure. C’est Akua Naru qui a la lourde tâche d’ouvrir les hostilités devant une salle à moitié vide. Elle se présente pieds nus devant le public, accompagnée de six musiciens. La chanteuse se place parfaitement sur le rythme de ses zikos, dont le set est entièrement acoustique, et balance les premiers morceaux. Après quelques chansons de son album « The Journey Aflame », elle rend notamment hommage a toute les females emcees comme Foxy Brown, Da Brat, Missy Elliot avant d’enchainer sur son tube « The World Is Listening » qui permet au public de Transbo de se chauffer et d’apprécier cette rappeuse qui ressemble fortement à Lauryn Hill. Elle finit par un medley ô combien senti de titres anciens comme « Unity » de Queen Latifah. Vers 20h30, Akua quitte la scène. Sa mission est accomplie.
Dix minutes plus tard, Kacem Wapalek, le lyonnais, membre du collectif l’Animalerie, arrive sur scène. La figure locale nage sur scène comme un poisson dans l’eau et récite ses chansons qui sont reprises à tue-tête par le public. En se présentant sans musicien, il tient parfaitement la corde et ravit la foule. Il est 21h45 et ça va être au tour de Cody ChesnuTT de faire son apparition.
Une arrivée canon avec une belle veste rouge accompagnée de son casque militaire. Il reprend pendant une heure les titres de son dernier album « Landing On A Hundred ». Le chanteur est à l’aise et communique rapidement avec le public en décrivant chaque titre, et ce qu’il signifie pour lui. Un vent d’amour souffle sur le Transbo, les gens dansent, sourient notamment sur le somptueux « Love Is More Than A Wedding Day ». Cody ChesnuTT communie avec son public et décide d’aller dans la fosse pour serrer quelques mains au premier rang. Il est ravi, nous aussi. Mais c’est le moment de passer au dernier artiste de la soirée et pas n’importe lequel… Oxmo Puccino.
23h10, les lumières s’allument. On aperçoit Oxmo assis dans un grand siège tel un maître de cérémonie. Il commence à chanter ses derniers titres de son excellent « Roi Sans Carosse » comme « Artiste » ou encore « Le Mal Que Je N’ai Pas Fait ». Le Parisien est fier d’être ici. Il n’hésite pas a féliciter le directeur de L’Original et nous remercie pour notre accueil. Oxmo ne se ménage pas et donne de l’énergie sur scène comme à son habitude. Accompagné de quatre musiciens, le rendu est vraiment agréable. Le public ne voit pas le temps défiler. L’artiste nous fait plaisir en reprenant « J’ai Mal Au Mic » avant d’enchaîner sur un « quart d’heure américain » où il s’est amusé a rapper sur des productions comme « Bad Boys For Life » ou encore « 8 Mile ». Le résultat est surprenant, mais sacrément concluant. 00h20, le concert tire à sa fin, le temps pour Oxmo Puccino de nous chanter « Mama Lova ». La soirée ne pouvait pas mieux se terminer.
Une première réussie pour L’Original, qui lance son dixième anniversaire de la meilleure des manières avec éclectisme. Vive le hip-hop et la soul.