Si vous ne le saviez pas, Marseille n’est clairement pas la ville pour écouter du bon son : les artistes de renom qui passent sont à compter au compte goutte. Alors quand on voit un autre festival, avec Marsatac, s’installer dans un petit fort, on y prête attention, encore plus quand celui a une programmation assez abusée pour une première année. Jugez plutôt : Nneka, Breton, Brodinski & Gesaffelstein ou encore Laurent Garnier, Cassius et Digitalism. Bref, du lourd.
Le festival se déroule sur 4 jours, avec un temps parfait (excepté le dimanche). SURL s’y est rendu seulement pour 2 jours, le temps de tâter l’ambiance. Et quand on arrive dans ce petit fort, en plein coeur de Marseille, on se rend compte que Marseille Rock Island a une saveur particulière. On a une vue imprenable sur le Vieux-Port et le coucher du soleil, par contre, petit bémol, le lieu reste assez petit pour une festival. Mais le cadre rattrape ce défaut. Et puis, il faut dire que les organisateurs du festival se sont battus corps et âmes pour avoir ce lieu unique, les dirigeants marseillais n’étant pas favorables à un son de qualité.
Des enceintes disposées partout, on arrive et on est vite subjugués par la musique. Le set de Brodinski et Gesaffelstein est très très violent, comme ils ont l’habitude de faire. On a le droit aux classiques de chacun avec Let The Beat Control Your Body pour Brodinski et Viol pour Gesa. Le live est maitrisé de bout en bout pour les deux nouvelles coqueluches de l’électro française : c’est sombre à souhait, c’est puissant et le public en redemande. 2h de show où on a pu admirer la classe des deux DJs. Et on ressent comme une coup de massue sur la tête quand on sort de cet set enflammé.
Ensuite arrive le maître (selon Brodinski), le « papa » de la french touch avec Laurent Garnier et Scan X. Oui, vendredi soir, c’était entre potos les lives. 3h de show non-stop où Lolo a dompté le public. Je me suis absenté un peu parce que 3h debout, ça fait mal mais peu importe quand on venait, la prestation de LG était très puissante. Avec sa chemise et son air de DILF, il a envoyé du lourd de 23h à 2h et a clôturé la deuxième journée du festival. Avec style.
Samedi, c’était dans une ambiance moins électro mais plus pop avec NZCA Lines, Yuksek, Cassius et Digitalism. Le groupe british NZCA Lines (à prononcer Nazca) était une belle surprise avec de très belles sonorités et un chanteur sappé comme dans un petit écolier. Ensuite, c’est au tour de Yuksek de passer une scène après une attente de 20 minutes, le temps de se faire des potes aux différents spots Red Bull. Et comme à Marsatac, j’ai énormément de mal avec Yuksek : la prestation reste toujours très propre mais je trouve que ces concerts ne dégagent vraiment rien de spécial. Je me suis presque ennuyé. Mais je suis resté pour avoir les meilleures places pour Digitalism et là, c’était un show de 1h15 absolument éprouvant. Aucun temps-mort, des sons travaillés à la perfection et un bel échange avec le public. C’était léger tout en étant assez puissant pour séduire le public : les sons très sweet de Digitalism passent toujours aussi bien en live, si ce n’est mieux. La soirée se finit par le groupe que quasiment tout le monde voulait voir : Cassius. Les deux mixeurs, Zdar et Boom Bass finissent la soirée en apothéose avec un medley très bien senti de Justice « We Are Your Friends »/Daft Punk « Aerodynamic » et leur single « I Love You So ».
Le lieu, aussi petit soit-il, était agrémenté de petits stands sympathiques comme le stand « Kulte » où on pouvait pécho les tee-shirts du festival ou des sacs et surtout, comble pour les vieux geeks, quelques télés avec des vieilles consoles où on pouvait jouer à Virtua Fighter, Dragon Ball Z ou autre. Bref, parfait quand on est bourré.
Pour une première année, Marseille Rock Island a assuré et a déjà été reconduit pour une seconde année, à la même date. Et on espère qu’il y ait le même genre de gros noms.