Du 5 au 8 avril Morlaix ouvrait ses portes pour accueillir plus de 20 000 personnes pour la quinzième édition du festival Panoramas. Une année ultra-orientée électro/hip-hop avec une programmation qui sur le papier semblait alléchante. Une partie de la team SURL – Julie et Sylvain – avait fait le déplacement les 6 et 7 avril pour juger la qualité de l’évènement, l’ambiance globale et le plus important: la prestation scénique des artistes. Après deux jours épuisants voici le retour tant attendu de ce week-end exceptionnel, comme si vous y étiez :
Julie – 17h: Arrivée à la gare de Morlaix pour mon premier Panoramas. Je suis invitée par mon pote Lionel, fondateur du festival avec son frère Eddy il y a 15ans. Le festival a bien grandi, il est passé des petits bars du quartiers à l’immense Parc des Expositions; et cette année il affiche sold out pour la première fois. Autant dire qu’il y a de l’électricité dans l’air en cet après midi d’avril. On est en retard, le temps de tomber en panne sur le trajet, de pousser la voiture et nous y voilà. Le site est vide, on est presque les premiers. Le temps d’aller profiter en toute intimité du concert de la Femme qui ouvre cette 15ème éditions du festival Panoramas. Malgré une salle presque vide, les Biarrots -oui, ils s’appellent comme ça à Biarritz, offrent un set courageux et électrique, jouent le jeu, et leurs tubes. Les premiers arrivés ne le regretteront pas. On retourne au bar pour goûter les Saint Jacques d’Amaury.
Je croise les Shoes devant le stand et décide d’aller diner avec eux. Je perds tout le monde et part en catastophe des loges pour aller voir 1995, seule, donc. Enfin, seule…pas vraiment : pour leur premier Panoramas, les petits explosent la capacité de la salle, du jamais vu au festival. Pendant ce temps là…
Sylvain – environ 21h: Arrivée sur le parking du Liddl, à une vingtaine de minutes à pied du site. Pas de temps à perdre, c’est parti pour le festival! Plus nous avançons et plus l’ambiance s’embrase. Après une queue interminable pour retirer les places, je rentre dans ce merveilleux petit monde qu’est le parc des expositions. Il y a en tout trois scènes: deux en intérieur avec la petite salle du Club Sésame et la grande salle du Grand Hall et une minuscule à l’extérieur sous un chapiteau ouvert. Les gens sont heureux, la bière coule à flot, l’herbe empeste l’atmosphère, l’orgie musicale peut débuter. Petit passage au stand média pour recevoir les consignes et je file voir la fin du concert d’1995 au Club Sésame.
De loin, j’entends déjà la foule en délire sur « Milliardaire », je me faufile devant et je constate avec étonnement un public surmotivé qui ne s’arrête pas de jumper. Pogo général, ambiance au top, les potos d’1995 – interviewés le lendemain même à Lyon lors du festival L’Original par Surl himself – assurent le show comme il faut en enchainant des titres de La Source et de La Suite dans une salle pleine à craquer où la moyenne d’âge tourne autour de la vingtaine d’années. Puis vient le terrible remix « Flava In Ya Ear » et pour finir une reprise du « 6 Foot 7 Foot » de Lil Wayne où je vois l’ensemble du public en ébullition qui saute encore et encore jusqu’à l’épuisement. Premier concert intéressant donc, mais la soirée n’est pas finie.
Julie : Sortie d’1995 bien décidée à en découdre avec Panoramas, je me dirige, toujours seule, vers la grande scène pleine à craquer pour The Shoes. Prestation héroïque des rémois toujours tirés à quatre épingles qui enchainent leur tubes devant un parterre de fans déchainés. Un des batteurs, malade et resté à l’hotel, n’a pas pu faire le déplacement mais le show n’en demeure pas moins délirant, carré, sans faute. Sur un « Time To Dance » qui met tout le monde d’accord, Guillaume jette sa chaussure au public, les batteurs leurs baguettes…Les Shoes quittent une salle qui en redemande. Qu’à cela ne tienne, les garçons reviennent, balancent « America », toute la Bretagne tape des pieds, transpire et se roule des pelles dans la poussière. Check. Retour aux loges, je n’en sortirai plus et laisse donc la parole à mon confrère :)
Sylvain : Le temps d’une bière, d’un sandwich raclette et c’est reparti de plus belle. En attendant Paul Kalkbrenner, mon attention est attirée par le son venant du chapiteau. Sur cette scène, les DJs se succèdent et enchainent les sets. C’est au tour de Tepr – un gars du coin – qui se met à mixer de l’électro en incluant quelques sons de rap US – Niggas In Paris ou encore Look At Me Now – le tout en utilisant de superbes transitions. Une très bonne surprise. Mais il est maintenant 1h du matin et le DJ Allemand Paul K va faire son apparition sur la scène du Grand Hall. Je cours m’installer.
Le bonhomme n’a pas volé son statut de tête d’affiche puisque la salle est pleine. Il lance son intro, sa musique résonne avec une grande classe. Malheureusement un pépin technique vient couper le son. Le DJ se reprend et continue sans broncher. Il déroule tout son art avec une propreté et une facilité étonnante. C’est maîtrisé, on ressent l’experience dans son set. Pris au jeu je ferme les yeux et me laisse guider par l’enchainement de bons titres. Néanmoins je remarque quelque chose qui me turlupine en plein concert: ou est passée l’ambiance? Les gens sont tellement attentistes et passionnés qu’ils en oublient presque de donner de la voix et de bouger un peu. Le show se transforme alors en spectacle, les gens regardent, apprécient mais ne vivent pas vraiment l’instant et restent figés. Paul K finit avec « Aaron » après quasiment deux heures de taf. Je suis satisfait mais pas convaincu. Certes le set était de qualité, mais l’ambiance n’était clairement pas au rendez-vous. Il est désormais 3h10 du matin et la fatigue commence à se faire sentir. Pour finir cette soirée magique, direction Modestep, un groupe de dubstep Anglais composé de 4 membres. Inconnus au bataillon pour ma part.
Introduction amusante, le boyz band s’amuse à reprendre des titres connus en les remixant sauce dubstep. Le concert ne pouvait pas mieux commencer, surtout avec ce remix de Chase The Devil qui m’a bien liquidé le cerveau. Bonne communication avec le public, beaucoup d’énergie dépensée, les Modestep sont bouillants et ils comptent bien nous le faire savoir. Moi qui était un peu fatigué, je prends une claque musicale qui me revigore d’un coup. Les Anglais enchainent avec leurs gros tubes « Feel Good » et « Sunlight » mais la touche pop légèrement présente au début est un peu gênante. La dub rattrape le reste et l’ambiance est vraiment excellente avec un public qui bouge à l’unisson. Fin du show, il est environ 4h30-5h du matin, un petit after m’attends pour finir en beauté cette première journée. Je quitte les lieux du festival en gambadant comme un semi-zombie, épuisé mais satisfait.
Gros remerciements à Photo Live Ouest et Morgan Le Gal pour leurs clichés ainsi qu’au festival Panoramas pour l’invitation!