[TCP] Interview – Agoria

lundi 3 septembre 2012, par Joackim Le Goff.

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Nouvel épisode de notre partenariat avec The Creators Project, aka TCP. Né d’un partenariat entre Intel et VICE, The Creators Project est un espace consacré à l’art et à la culture dans un monde de nature entièrement différent, celui du numérique. Un soutien de taille aux artistes qui repoussent les barrières de l’expression créative en utilisant la technologie de manière innovante. En plus de l’organisation d’évènements, TCP tient un blog quotidien extrêmement riche. Un lundi sur deux, nous aurons le plaisir de sélectionner l’un de leur article.

Cette semaine, on reprend quelques questions tirées de leur long entretien avec Agoria, qui a récemment ébloui Rock-en-Seine par un spectacle hautement visuel.

The Creators Project : C’est la première fois que tu présentes un live audiovisuel ?
Agoria : En réalité non, j’avais déjà fait ça pour mon premier live il y a quatre ou cinq ans, je travaillais avec le collectif berlinois Pfadfinderei, en particulier avec Honza. En ce qui concerne ma collaboration avec Scale pour FORMS, je les ai rencontrés à l’occasion de la semaine InFiné à la Gaîté Lyrique. Lorsque Jean-Louis Brossard, le directeur des Transmusicales, m’a demandé de faire un projet spécial pour son festival, je les ai immédiatement contactés. C’était le point de départ, même si dans le cadre de ce festival, nous étions plus dans un schéma classique d’illustration. C’est seulement cette année qu’on a pu développer le projet.

Comment s’est déroulée cette collaboration ? Vous avez élaboré les visuels ensemble ou tu leur a laissé carte blanche ?
On est parti sur l’idée de tout jouer en live avec les contraintes qui vont avec. Musicalement, le set est à la fois improvisé et scénarisé, il en est donc de même en ce qui concerne les visuels. Les premiers shows étaient un peu déstructurés, ça avait tendance à partir dans tous les sens. Il a fallu épurer l’aspect visuel pour le rendre plus fort. Comme en musique ou en architecture, mettre trop de couches ou d’effets nuit au message d’origine. Il a donc fallu qu’on enregistre beaucoup de shows pour voir ce qui fonctionnait bien ou pas, et on est partis d’une ossature visuelle et sonore qui nous plaisait pour écrire notre histoire. Mais on tient à ce que ça reste vivant, avec une part d’improvisation et de surprises. Au final, on est quatre à jouer live en même temps, un peu comme un groupe de rock, mais sans refrains.

J’ai regardé ta performance à Rock en Seine sur Arte avec un ami, qui m’a fait remarquer qu’il trouvait ton set presque pédagogique, avec une espèce de chronologie des musiques électroniques. Je ne sais pas si c’est son côté fils d’instituteurs qui biaise sa vision des choses ou si c’est une vraie volonté de ta part ?
C’est très vrai, mais je me vois plus comme un témoin. J’ai envie de transmettre, mais pas comme si je donnais un cours, plus comme si je donnais un regard. Et lorsque je joue dans des festivals rock, le show FORMS est différent que lors d’un festival comme Dour ou I LOVE TECHNO où le public a une connaissance plus pointue. Mais j’aime beaucoup les deux, faire des sets où le défi est de garder tous les fans d’Oasis, et faire écouter de la musique à des puristes plus avertis. Je crois vraiment qu ‘un DJ est là pour transmettre des émotions et se doit de s’adapter tout en gardant une ligne directrice fidèle à ses goûts. Mais je crois aussi que c’est la force d’un projet comme FORMS, si j’étais seul sur scène à jouer un track de DJ SNEAK, de Lil’ Louis ou de Kevin Saunderson sans l’approche globale du projet, ça ne marcherait pas aussi bien devant un public moins averti. Ce format audiovisuel rend la passerelle plus facile à traverser.

D’ailleurs comment s’est passée ta rencontre avec Saunderson avant qu’il te demande de travailler sur Big Fun ? Remixer le premier disque qu’on a acheté, ça doit être un peu l’équivalent de devenir cosmonaute pour un producteur.
En effet, j’ai un peu eu l’impression de faire face à Prince ou Madonna. J’avais lavé les voitures de mes voisins pour m’acheter le 45 tours au supermarché du coin, à l’époque, Inner City et la techno de Détroit étaient sur toutes les ondes. En gros, il cherchait un remixeur pour une compilation sur Pias, et je crois qu’il avait bien aimé La 11ème marche. Par la suite j’ai eu le bonheur de le voir entraîner son équipe de baseball et de jouer à une de ses soirées.

Retrouvez l’intégralité de l’interview ici.

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