Si on passe au crible l'histoire du hip-hop, on remarque qu'une majorité de nos rappeurs préférés sont souvent passés par la case prison. Certains y voient même un rite de passage, une ligne à mettre sur son CV de rappeur modèle. Surtout, une réalité : avant d'être des rappeurs stars, nombre d'entre eux sont des thugs et même si la plupart ont abandonné leur hustle pour se consacrer pleinement à leur penchant musical lucratif, certains ont du mal à enfouir leur vieux démons.
"Shit, you only do two days no how. Day you go in, and day you go out." Avon Barksdale n'avait peut-être pas tort, mais comment tuer l'ennuie pendant cette parenthèse plus ou moins longue ? Pour beaucoup, l'écriture. L'ingéniosité des rappeurs semblent transcendée derrière les barreaux, eux qui parviennent à produire et à diffuser depuis leur cellule. Et si la prison était le vrai adderall des rimeurs, la vraie ritaline d'emcees aux troubles de la concentration prononcés ? On s'est posés la question, puis on a listé les dix rappeurs kainris les plus prolifiques en zonzon selon un obscur barème quantité/qualité de notre création. "I'm shinin in the prison, bitch."
4 | CAPONE (de Capone-N-Noreaga)
Tandem rencontré à la cantine du pénitencier où ils purgeaient leur peine, Capone-N-Noreaga enregistre The War Report en prison. L’opus, disque d’or aux Etats-Unis, est considéré par beaucoup comme un classique du rap jeu et est acclamé par la critique grâce à ses prods signées Havoc ou Buckwild. Un accomplissement surprenant étant donné que Capone – la moitié du duo – a été enfermé pour détention illégale d’armes à feu durant la majeure partie de l’enregistrement et, bien sûr, a moment de la sortie du disque. A sa sortie, il arrive à rester assez longtemps en liberté pour sortir, avec son compère Noreaga, le deuxième album de CNN, The Reunion. Bien que les aller-retours en taule se multiplient et qu’ils soient aujourd’hui séparés (Def Jam a viré Capone il y a une dizaine d’années, mais a gardé Noreaga – ou N.O.R.E, au choix), les premiers projets du groupe les placent comme un duo référence de l’histoire du mouvement.
3 | X-RAIDED
De son vrai nom Anerae Vesgaughn Brown, X-Raided, ex-membre des Garden Bloc Crips, célèbre gang de Sacramento, a un destin des plus originaux. A la sortie de son premier album en 1992, Psycho Active, l‘artiste est condamné à 31 ans de prison pour homicide. Le rapport avec l’album ? Sur la cover de ce dernier, on y voit Brown presser un calibre .38 contre sa tempe. Il s’avère que cette fameuse arme est celle utilisé dans le meutre de Patricia Harris, pour lequel il est inculpé. Celui qui paye encore sa dette (il devrait être libéré dans un an), a été très prolifique en prison : X-Raited a sorti pas moins de 22 albums en 23 ans, la plupart enregistrés avec la complicité de gardiens véreux dans sa cellule de Sacramento County Jail. Xorcist, son deuxième album enregistré entièrement par téléphone en 1995, est considéré comme l’un des classiques incontournables du rap « horrocore ».
