Le meilleur coup du mercato d’été n’est pas la signature de Neymar au Barça ou le transfert de Garnett et Pierce à Brooklyn. Le vrai hold-up de l’intersaison 2013 ? L’arrivée de Ty Dolla $ign dans le Taylor Gang de Wiz Khalifa. Ty$ pour les intimes, c’est ce monsieur de 28 ans aux longues dreadlocks et au regard évasif. Mais c’est surtout l’un des rappeurs les plus chauds de ces derniers mois.
Il a fallu attendre la sortie de sa terrible mixtape Beach House 2 pour que Wiz Khalifa annonce officiellement la venue de Ty$ dans son écurie. Une signature qui traînait dans les tuyaux depuis un moment, puisque son nouveau boss n’a pas cessé de lui entonner des sérénades, plus sympathiques les unes que les autres. Dernier exemple, le boss déclara devant un parterre de journalistes : « This dude right here makes some amazing music, I’m a very huge fan so it’s only right that Ty Dolla $ign joins Taylor Gang ». Traduction : ce mec fabrique des bombes.
[highlight] »My real name is Ty and the homies just put the doller sign on because I always have a lot of dollars in my pocket. »[/highlight]
Sa dernière mixtape est une illustration parfaite des points forts du bonhomme. Ty$ se définit plus comme un chanteur que comme un rappeur. On ne peut pas lui donner tort : il est définitivement un artiste hybride. D’ailleurs, c’était lui qui chantait le refrain du carton « Toot It & Boot It » de YG. Je vous ai précisé qu’il l’a aussi produit et ghostwrité ? Un éclectisme qui rappelle l’auditeur averti qu’il puise son inspiration chez Prince : « artistiquement, c’est le même type de mec que moi. Il chante, il produit, il joue de n’importe quel type d’instrument ».
Si on a titré « découverte » en haut de cet article, Ty$ n’en est pas vraiment une : le single « My Cabana », qu’on retrouve en version remixée dans ce projet, doit faire partie des 15 sons préférés de SURL en 2012. Une invitation assez explicite au fond du jardin. Prends ça, Francis Cabrel.
Si Ty$ intègre cette génération adepte de l’autotune, il n’en abuse pas comme certains congénères. Le résultat, plus posé qu’un Future et moins hargneux qu’un Kevin Gates, accompagne des mélodies minimalistes complètement estivales. Au-dessus, c’est le soleil. Vérifiez ça sur l’inarrêtable « Paranoid » signé DJ Mustard.
Un autre domaine que Ty$ maitrise bien, c’est la femme. Voire les femmes. C’est le dada de presque tout le monde sur le terrain, mais chez lui, ça relègue la drogue ou l’oseille en ligue 2. Sur cette tape et sur les précédentes, il évoque à de nombreuses reprises ce doux joyau qui égaye chaque jour nos vies, ou qui fait la gueule quand on regarde le foot. Point d’envolées lyriques ou de jeux de mots à en perdre la boule dans ses textes, il ne cherche pas à remporter le prix Goncourt, plutôt de vous divertir et réchauffer l’ambiance. Droit au but : « I bet you can’t do that it with my dick in it ». Sexy demain.
Sur les 13 tracks de la mixtape détente, jamais nos oreilles réclament une mi-temps. On serait même tenté par une petite prolongation. Une ambiance chaude et relaxée, comme sa ville de Los Angeles. Pour continuer la métaphore footballistique un peu foireuse, les producteurs et invités mériteraient aussi une petite ola. L’occasion de signaler que la plupart des beats sont l’oeuvre des membres de son crew D.R.U.G.S.
Préparez-vous à attendre son album House on the Hill. En attendant l’album, vous pouvez toujours tripper sur les autres mixtapes du bonhomme et danser lentement jusqu’au bout de la nuit.