Kevin Gates était de passage à Paris le jeudi 14 janvier dernier, à La Bellevilloise. À quelques jours de la sortie d’Islah, son nouvel album, le rappeur de Baton Rouge était venu tester sa côte de popularité en France. De notre côté, on espérait voir une meilleure performance que celle à laquelle nous avions assisté aux Eurockéennes de Belfort cet été. C’était le cas, en atteste cette vidéo live de « Really Really » réalisée sur place.
On vous disait que notre amour pour Kevin Gates n’était pas rationnel. Après sa piètre performance aux Eurockéennes de Belfort en juillet dernier, il fallait quand même être un poil masochiste pour se pointer à La Bellevilloise, ce jeudi 14 janvier, pour le revoir sur scène. Arrivés dans la salle, on croise des têtes connues qui avaient eux-aussi fait le déplacement dans l’Est de la France cet été. « On s’est dit que ça ne pouvait pas être pire. » Et en effet, le moment était tout autre. Dans un cadre bien moins impersonnel et face à un public de fans hardcore (dont on fait parfois partie, selon les jours), le rappeur de Baton Rouge, accompagné par OG Bobbie Black, s’est amusé. Il ne s’est par contre toujours pas fâché avec le playback et semble avoir autant de mal à stabiliser son poids de forme que Jonah Hill.
Physiquement, on se retrouve donc face à un artiste complètement différent de celui que l’on a croisé six mois auparavant. Il l’explique d’ailleurs micro en main : « I’m a fucked up individual. Sometimes everything’s fine and then I think about this little thing and it alll gets dark. Sometimes I don’t eat for three-four days, sometimes I feed myself to death. » Toute les personnes présentes dans la salle sont conscientes de la nature de l’homme qu’elles ont en face d’elles et toutes l’aiment pour sa quasi schizophrénie assumée. Capable de dégommer une fan un peu trop tactile comme de descendre dans la foule pour embrasser, un à un, tou(te)s celles et ceux venu(e)s le voir sur scène, Kevin Gates est un artiste dérangé mais très attachant. Et surtout très doué. Résumé vidéo de son passage avec une version live de « Really Really », son dernier banger qui ne le résume que trop bien.